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Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

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La psychologie évolutionniste<br />

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plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>scendants que les autres, et dans laquelle les enfants ressemblent<br />

plus à leurs parents qu’aux autres membres <strong>de</strong> la population, est soumise au<br />

processus <strong>de</strong> sélection naturelle. Le principe est donc le suivant : si elles sont<br />

héritables, les caractéristiques qui donnent aux individus un meilleur taux<br />

<strong>de</strong> reproduction vont se répandre dans la population jusqu’à ce que tous les<br />

organismes en soient pourvus.<br />

Imaginons une population d’aigles ancestraux. Parmi tous les individus,<br />

certains ont la chance d’avoir un trait particulier, par exemple une acuité<br />

visuelle exceptionnelle. Grâce à cela, ils peuvent repérer plus <strong>de</strong> proies et donc<br />

mieux nourrir leurs petits. Ces <strong>de</strong>rniers, mieux lotis que leurs congénères,<br />

survivent en plus grand nombre. Pour peu qu’ils héritent <strong>de</strong> l’acuité visuelle<br />

<strong>de</strong> leurs parents, ils auront eux aussi <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scendants plus nombreux. Au fil<br />

du temps, cette habileté sera partagée par un nombre croissant d’aigles, jusqu’à<br />

ce que toute la population en soit pourvue. La sélection naturelle promeut<br />

donc les caractéristiques <strong>de</strong>s individus qui l’emportent au jeu <strong>de</strong> la survie et<br />

<strong>de</strong> la reproduction : les individus les plus aptes (fit). C’est ce mécanisme qui<br />

explique la perfection du camouflage <strong>de</strong>s phasmes, la vitesse <strong>de</strong>s guépards et<br />

la longueur du cou <strong>de</strong>s girafes.<br />

Imaginons maintenant ce que peut donner ce principe appliqué au comportement<br />

: admettons qu’au lieu d’avoir une meilleure acuité visuelle, certains<br />

aigles soient particulièrement habiles pour élever leurs petits. Ils les protègent<br />

mieux <strong>de</strong>s dangers <strong>de</strong> l’environnement et les nourrissent plus fréquemment.<br />

Leurs aiglons vont prospérer, et seront surreprésentés dans la génération<br />

suivante. S’ils héritent eux aussi ce trait comportemental <strong>de</strong> leurs parents, et<br />

si le processus se répète sur plusieurs générations, le trait sera bientôt partagé<br />

par toute la population. L’application du principe <strong>de</strong> la sélection naturelle<br />

au comportement paraît donc assez simple : un comportement avantageux<br />

et héritable se propagera à toute la population au cours du temps. Ainsi, les<br />

oiseaux chantent pour trouver une compagne, les lionnes s’embusquent pour<br />

surprendre leurs proies, les loups montrent <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts pour conserver leur<br />

statut au sein du groupe.<br />

<strong>Épreuve</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><br />

Qu’en est-il du comportement humain Darwin déjà avait tenté d’appliquer<br />

ses théories à l’homme, en particulier à la manière dont il exprime ses émotions<br />

(Darwin, 1871, 1872). Il faudra ensuite attendre les années 1970 pour voir<br />

ressurgir les applications au comportement humain, dont la plus notable est<br />

la sociobiologie. Ce courant <strong>de</strong> recherche introduit par Edward O. Wilson, tente<br />

d’expliquer les comportements sociaux <strong>de</strong>s animaux au moyen <strong>de</strong> la sélection<br />

naturelle (Wilson, 1975). Appliquée à l’homme, elle a fait l’objet d’un grand<br />

nombre d’attaques, allant <strong>de</strong> la calomnie à <strong>de</strong> sérieuses critiques scientifiques<br />

(Segerstrale, 2000). On reproche souvent à la sociobiologie <strong>de</strong> se situer à un<br />

niveau d’analyse erroné : celui du comportement plutôt que celui <strong>de</strong>s mécanismes<br />

psychologiques sous-jacents (Kitcher, 1985 ; Sterelny & Griffiths, 1999 ;

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