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Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

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Neurosciences cognitives et évolution<br />

223<br />

comparaisons phylogénétiques, nous verrons que l’évolution du cerveau ne se<br />

résume pas seulement à une expansion indifférenciée mais qu’elle reflète aussi<br />

l’histoire <strong>de</strong>s niches cognitives exploitées par les groupes humains ancestraux.<br />

Dans la <strong>de</strong>rnière partie, nous indiquerons quelles sont les pistes <strong>de</strong> recherche<br />

contemporaines qui permettent <strong>de</strong> mieux comprendre par quels mécanismes<br />

génétiques et physiologiques sont apparues les spécificités du cerveau et <strong>de</strong><br />

la cognition humains au cours <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s hominidés.<br />

En c é p h a l i s at i o n e t p h y l o g é n i e d u c e rv e a u h u m a i n<br />

Au cours <strong>de</strong> l’histoire phylogénétique du règne animal, l’encéphalisation,<br />

c’est-à-dire l’accroissement <strong>de</strong> la taille du cerveau, est un phénomène qui<br />

s’est produit <strong>de</strong> façon indépendante au sein <strong>de</strong> plusieurs taxons (notamment<br />

chez les primates, les éléphants, les cétacés ou encore, parmi les invertébrés,<br />

chez les céphalopo<strong>de</strong>s comme les pieuvres). Cette convergence évolutive est<br />

évi<strong>de</strong>mment interprétée comme une tendance commune chez ces espèces à<br />

investir dans les ressources cognitives. L’espèce humaine est sans conteste le<br />

meilleur exemple d’une telle tendance évolutive ; il est donc tentant <strong>de</strong> conclure<br />

que la spécificité <strong>de</strong> la cognition humaine a pour origine l’augmentation sans<br />

précé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la masse neurale : le cerveau humain adulte pèse environ 1,35<br />

kg soit environ trois fois plus que celui <strong>de</strong>s autres grands singes (chimpanzé,<br />

orang-outan, gorille).<br />

Si l’on considère l’évolution <strong>de</strong> l’encéphalisation au cours <strong>de</strong> l’histoire<br />

phylogénétique du genre Homo, on observe une augmentation massive <strong>de</strong><br />

la capacité crânienne : les volumes cérébraux <strong>de</strong>s australopithèques (340 à<br />

537g) ou d’Homo habilis (509 à 775 g) laissent penser que la lignée humaine a<br />

vu son volume cérébral tripler au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières 3,5 millions d’années.<br />

Plus spécifiquement, le volume cérébral a particulièrement augmenté au<br />

cours du Pléistocène : à partir <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong>s premiers hominidés (Homo<br />

habilis), il y a environ 2 millions d’années jusqu’au Paléolithique Moyen qui<br />

voit l’émergence <strong>de</strong> sapiens et nean<strong>de</strong>rthalensis, il y a environ 200 000 ans. Il<br />

faut toutefois mentionner qu’un débat persiste quant à savoir si ce processus<br />

d’encéphalisation s’est déroulé <strong>de</strong> façon continue ou si, au contraire, <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s<br />

d’augmentation rapi<strong>de</strong> du volume cérébral ont alterné avec <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> relative stabilité (Kaas & Preuss, 2003). Dans tous les cas, cet accroissement<br />

<strong>de</strong> la masse cérébrale s’est aussi accompagné d’une augmentation <strong>de</strong> la masse<br />

corporelle comme le suggère la taille croissante <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> squelettes<br />

retrouvés. Malheureusement, il est difficile <strong>de</strong> savoir si ces <strong>de</strong>ux phénomènes<br />

sont liés car on manque <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s pour estimer précisément l’évolution <strong>de</strong><br />

la masse corporelle <strong>de</strong>s espèces fossiles d’hominidés. En effet, s’il est possible<br />

<strong>de</strong> retrouver assez précisément le volume cérébral <strong>de</strong>s espèces disparues au<br />

moyen <strong>de</strong> moulages ou <strong>de</strong> reconstructions tridimensionnelles <strong>de</strong>s endocrânes<br />

<strong>Épreuve</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>

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