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Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

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68 Dalida Bovet<br />

notamment avec les livres <strong>de</strong> Gorges Romanes (1882) Animal Intelligence et <strong>de</strong><br />

Lloyd Morgan (1894) An Introduction to Comparative Psychology. Les biologistes<br />

<strong>de</strong> la fin du XIX e siècle et du début du XX e , tout en admettant la théorie <strong>de</strong><br />

Darwin, ont eu tendance à la faire se conformer aux idées plus anciennes et à<br />

continuer à classer les animaux suivant une échelle comparable à celle d’Aristote.<br />

Cette échelle du vivant est remise au goût du jour en considérant qu’il<br />

existe <strong>de</strong>s espèces moins évoluées que d’autres et que l’homme se trouve bien<br />

entendu au sommet. Les animaux les plus proches <strong>de</strong>s humains seraient donc<br />

aussi les plus intelligents. D’autre part, la théorie <strong>de</strong> Darwin implique que la<br />

cognition <strong>de</strong>s animaux est, comme leurs caractéristiques physiques, un produit<br />

<strong>de</strong> l’évolution ; il est donc nécessaire pour expliquer les capacités cognitives<br />

<strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> prendre en compte leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie (voir chapitre 1).<br />

Pendant la première moitié du XX e siècle, les <strong>de</strong>ux principaux courants<br />

d’étu<strong>de</strong> du comportement animal sont le behaviorisme et l’éthologie classique<br />

(dite aussi éthologie objectiviste). Les behavioristes s’intéressent à <strong>de</strong>s comportements<br />

étroitement liés à la cognition tels que l’apprentissage. Cependant, les<br />

behavioristes ne croient pas possible d’étudier scientifiquement les processus<br />

mentaux en eux-mêmes : ils veulent se cantonner aux phénomènes directement<br />

observables et considèrent donc le cerveau (animal ou humain) comme une<br />

« boîte noire » dont on ne peut étudier que les entrées (les signaux envoyés à<br />

l’animal ou stimuli) et les sorties (les réponses <strong>de</strong> l’animal). Ils réduisent l’apprentissage<br />

à <strong>de</strong>s mécanismes très simples tels que les associations stimulus-réponse<br />

par conditionnement : un chien apprend à associer un stimulus (par exemple<br />

un son) à un événement (par exemple le fait <strong>de</strong> recevoir <strong>de</strong> la nourriture) ; dès<br />

lors, ce chien répondra en salivant à la présentation du son comme à celle <strong>de</strong> la<br />

nourriture. On parle alors <strong>de</strong> conditionnement classique. Dans le cas du conditionnement<br />

instrumental, décrit en particulier par Skinner, l’animal apprend<br />

qu’une réponse particulière à un stimulus sera « renforcée », c’est-à-dire qu’elle<br />

sera récompensée. Par exemple, un rat reçoit <strong>de</strong> la nourriture s’il appuie sur un<br />

levier lorsqu’une lumière s’allume. De plus, les behavioristes n’attachent que<br />

peu d’importance aux différences entre espèces, comme le montre la célèbre<br />

formule <strong>de</strong> Skinner commentant les courbes <strong>de</strong> conditionnement opérant <strong>de</strong><br />

trois espèces très différentes : « Pigeon, rat, singe, lequel est lequel Cela n’a<br />

pas d’importance » (Skinner, 1956). Skinner considère en effet que l’analyse<br />

expérimentale du comportement doit précisément se faire par <strong>de</strong>s techniques<br />

permettant <strong>de</strong> réduire les différences interspécifiques observées. Les behavioristes<br />

ne prennent donc pas en compte les éventuelles adaptations spécifiques<br />

<strong>de</strong>s espèces à leurs conditions <strong>de</strong> vie, mis à part à pour <strong>de</strong>s différences anatomiques<br />

dans leur manière <strong>de</strong> percevoir et d’agir sur l’environnement (les rats<br />

ou les singes seront entraînés à tirer <strong>de</strong>s leviers tandis que les pigeons <strong>de</strong>vront<br />

donner <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> bec sur <strong>de</strong>s clés <strong>de</strong> réponse par exemple).<br />

<strong>Épreuve</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><br />

Cependant, lors <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s réalisées sur les mécanismes d’apprentissage<br />

et <strong>de</strong> conditionnement, il apparaît clairement qu’il existe <strong>de</strong>s contraintes sur

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