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Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

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200 Anne Reboul<br />

que cet héritage soit partagé par tous les ancêtres communs entre l’homme et les<br />

grands primates. Ainsi, cet héritage se retrouverait chez les ancêtres homme/<br />

orang-outan, homme/gorille et homme/chimpanzé, ce qui suppose, vu l’absence<br />

relative <strong>de</strong>s SVS chez les espèces actuelles, que les signaux en question aient<br />

disparu, <strong>de</strong> façon indépendante (puisque les lignées sont phylogénétiquement<br />

distinctes), chez chacune <strong>de</strong> ces espèces. Une hypothèse alternative serait qu’ils<br />

aient en gran<strong>de</strong> partie disparu <strong>de</strong> façon unique chez l’ancêtre homme/grands<br />

primates (= homme/orang outan) pour ne réapparaître que chez l’homme où<br />

ils se seraient développés pour donner lieu au langage.<br />

Si la première hypothèse se heurte à l’improbabilité <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong>s SVS<br />

<strong>de</strong> façon indépendante chez les trois groupes <strong>de</strong> grands primates non-humains<br />

(chimpanzés, bonobos, gorilles, orang-outans) – elle peut donc être écartée –,<br />

la secon<strong>de</strong> a <strong>de</strong>s difficultés à trouver sa place dans la théorie <strong>de</strong> l’évolution. On<br />

y distingue en effet <strong>de</strong>ux types d’hypothèses, qui, toutes <strong>de</strong>ux, ont trait à l’apparition<br />

plutôt qu’à la disparition d’un trait chez <strong>de</strong>s espèces différentes :<br />

– les hypothèses par homologie selon lesquelles une propriété commune<br />

à plusieurs espèces s’explique par l’héritage à partir d’un ancêtre<br />

commun ;<br />

– les hypothèses par analogie selon lesquelles <strong>de</strong>s contraintes extérieures<br />

i<strong>de</strong>ntiques produisent <strong>de</strong>s résultats i<strong>de</strong>ntiques.<br />

La secon<strong>de</strong> hypothèse n’est bien évi<strong>de</strong>mment pas une hypothèse par<br />

homologie, puisque les SVS existent chez les singes, mais pas chez les grands<br />

primates et l’être humain. Elle n’est cependant pas davantage une hypothèse<br />

par analogie portant sur l’évolution (indépendante) chez l’homme et chez le<br />

singe <strong>de</strong>s SVS puisque chez les singes les SVS coexistent avec l’épouillage (ils<br />

n’ont donc pas évolué pour le remplacer), alors que, chez l’homme, ils auraient<br />

évolué pour le remplacer, ce qui suppose que <strong>de</strong>s contraintes extérieures différentes<br />

se soient appliquées dans un cas et dans l’autre. Ainsi, il est improbable<br />

qu’il y ait eu une évolution du langage à partir <strong>de</strong>s SVS chez l’ancêtre commun<br />

entre l’homme et le singe. Cette évolution, si elle s’est faite, s’est faite à partir<br />

du système résiduel qui aurait existé chez l’ancêtre commun et qui a <strong>de</strong>meuré,<br />

dans cet état résiduel, chez les grands primates non-humains.<br />

<strong>Épreuve</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><br />

Supposons que cette <strong>de</strong>rnière hypothèse, le développement du langage à<br />

partir du système SVS résiduel qui subsiste chez les quatre espèces <strong>de</strong> grands<br />

primates (orang-outan, gorille, chimpanzé 6 , être humain) est la bonne. Elle se<br />

heurte <strong>de</strong> nouveau à un obstacle important. En effet, lorsqu’un élément biologique<br />

existant fait l’objet d’un processus évolutif au terme duquel il est modifié<br />

<strong>de</strong> façon à remplir une fonction nouvelle, cet élément d’origine disparaît en<br />

tant que tel. Par exemple, si l’on suit l’hypothèse selon laquelle les vertébrés<br />

6. Il y a <strong>de</strong>ux espèces <strong>de</strong> chimpanzés, mais elles se séparent bien après que la lignée <strong>de</strong>s<br />

hominidés se soit séparée <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s chimpanzés. On peut donc les confondre ici.

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