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Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

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72 Dalida Bovet<br />

Apprentissage<br />

Les tâches proposées aux animaux sont souvent <strong>de</strong>s tâches d’apprentissage.<br />

Dans les tâches d’apprentissages les plus simples, les sujets doivent simplement<br />

apprendre à répondre d’une certaine façon à un stimulus donné. Il s’agit<br />

par exemple d’appuyer sur un levier pour un rat ou <strong>de</strong> donner un coup <strong>de</strong><br />

bec sur un cercle pour un oiseau. Bien souvent, ces tâches ne permettent pas<br />

<strong>de</strong> départager les espèces et parfois même donnent <strong>de</strong>s résultats contraires à<br />

l’échelle évolutive intuitive : les animaux considérés comme les moins évolués<br />

et les moins intelligents obtenant les meilleurs résultats en terme <strong>de</strong> vitesse<br />

d’apprentissage ! (Pearce, 1987)<br />

Un type d’apprentissage plus complexe est donc testé : le learning set (ensemble<br />

d’apprentissages). Dans une tâche <strong>de</strong> discrimination simple, le sujet doit<br />

apprendre à un faire un choix entre <strong>de</strong>ux stimuli pour obtenir une récompense.<br />

Ces tâches <strong>de</strong> learning set, consistent en une série <strong>de</strong> discriminations successives<br />

: on présente au sujet une paire d’objets ; le choix <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong> ces objets<br />

est récompensé tandis que l’autre ne l’est pas, puis on répète cette procédure<br />

un certain nombre <strong>de</strong> fois (souvent 6 fois) avec les mêmes objets (et le même<br />

choix récompensé). On passe ensuite à une autre paire d’objets, et le sujet est<br />

à nouveau testé à 6 reprises successives, et ainsi <strong>de</strong> suite. Le taux <strong>de</strong> réponses<br />

correctes à la première présentation d’une nouvelle paire d’objets est nécessairement<br />

<strong>de</strong> 50 %, et on observe si les performances à la <strong>de</strong>uxième présentation<br />

d’une même paire s’améliorent avec le temps. Dans ces conditions, l’animal<br />

peut en effet « apprendre à apprendre »: un sujet ayant compris (grâce à l’entraînement<br />

préalable avec les autres paires d’objets) le principe <strong>de</strong> la tâche<br />

<strong>de</strong>vrait en principe être capable <strong>de</strong> donner une réponse correcte à partir du<br />

2 e essai. Après <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> discriminations <strong>de</strong> ce type, les singes ou les<br />

prosimiens 4 arrivent généralement à un taux <strong>de</strong> réussite <strong>de</strong> 80 % ou plus à la<br />

2 e présentation <strong>de</strong>s nouvelles paires d’objets (Tomasello & Call, 1997).<br />

<strong>Épreuve</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><br />

Certaines étu<strong>de</strong>s (Wynne, 2001) ont suggéré que les primates obtenaient <strong>de</strong><br />

meilleurs résultats à ce type <strong>de</strong> tests que les autres mammifères. Cependant,<br />

d’autres recherches telles que celles <strong>de</strong> Devine (1970) montrent que les performances<br />

d’espèces différentes peuvent varier selon le protocole et les stimuli<br />

utilisés. Devine en déduit que <strong>de</strong>s conclusions sur les capacités intellectuelles<br />

d’espèces à partir <strong>de</strong> leurs performances aux tests <strong>de</strong> learning set ne sont pas<br />

fiables tant que l’on ne connaît pas les stimuli et les procédures optimales pour<br />

4. Les primates, caractérisés notamment par <strong>de</strong>s yeux situés sur le <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> la tête et<br />

par un pouce opposable aux autres doigts, comprennent les prosimiens, considérés<br />

comme les plus primitifs (dont l’exemple le plus connu est probablement le lémur<br />

catta), les singes, anthropoï<strong>de</strong>s ou non (voir note 2) et les humains (arbitrairement<br />

considérés comme un groupe à part, alors qu’ils <strong>de</strong>vraient être classés parmi les singes<br />

anthropoï<strong>de</strong>s).

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