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Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

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Éthologie et évolution<br />

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il en déduit que le maître parle <strong>de</strong> cet objet et retient son nom (il s’en souvient<br />

un mois après).<br />

En ce qui concerne les non-mammifères, le perroquet gris du Gabon déjà<br />

cité, Alex, a aussi été entraîné à utiliser le langage humain avec <strong>de</strong>s résultats<br />

impressionnants (Pepperberg, 1999). Alex connaissait 50 objets, 7 couleurs<br />

et 5 formes, il savait compter jusqu’à 6, et répondre à <strong>de</strong>s questions comme<br />

« Quelle forme », « Quelle couleur », « Lequel est le plus petit » ou encore<br />

associer <strong>de</strong>ux propriétés pour répondre à <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> type « En quelle<br />

matière est l’objet qui a 4 coins » Il pouvait dire « non » quand il ne voulait<br />

pas <strong>de</strong> quelque chose, et exprimer <strong>de</strong>s désirs « je veux telle chose » ou « je veux<br />

aller à tel endroit ». Les performances d’Alex sont donc comparables à celles<br />

<strong>de</strong>s grands singes testés : si son vocabulaire est moins étendu, sa maîtrise <strong>de</strong>s<br />

concepts, même présentés en conjonction (par exemple dans la question « quel<br />

est l’objet qui est vert et qui a 4 coins ») ou <strong>de</strong> façon relative (plus grand/<br />

plus petit) relève du même niveau d’abstraction (certaines <strong>de</strong>s performances<br />

d’Alex n’ont d’ailleurs pas été testées chez <strong>de</strong>s singes).<br />

Les espèces qui se montrent les plus douées pour apprendre une nouvelle<br />

forme <strong>de</strong> communication symbolique ne sont donc pas forcément celles qui<br />

montrent les systèmes <strong>de</strong> communication référentielle les plus développés<br />

dans la nature : récemment, certains gestes ou vocalisations liées à la présence<br />

<strong>de</strong> nourriture ont été décrits comme référentiels chez les chimpanzés mais les<br />

évi<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> communication référentielles chez les grands singes sont plus<br />

rares que chez les espèces <strong>de</strong> singes non anthropoï<strong>de</strong>s citées ci-<strong>de</strong>ssus (vervets,<br />

cercopithèques…). Les chiens, les dauphins et les perroquets n’ont pas non<br />

plus <strong>de</strong> systèmes spontanés <strong>de</strong> communication clairement référentiels. Les<br />

aboiements <strong>de</strong>s chiens ou les cris <strong>de</strong>s perroquets peuvent varier en fonction<br />

du contexte : les perroquets gris du Gabon produisent environ 10 cris spécifiques<br />

en fonction du contexte (Giret et al., 2006), ce qui est comparable aux<br />

autres espèces <strong>de</strong> perroquets (Bradbury, 2003) mais aussi aux singes étudiés<br />

(Cheney & Seyfarth, 2007). Les chiens ont probablement 5 ou 6 types distinctifs<br />

d’aboiements correspondants à <strong>de</strong>s situations différentes (Pongrácz et al., 2005).<br />

Cependant, comme pour beaucoup d’animaux, les informations fournies par<br />

leurs vocalisations renseignent sur leurs états mentaux mais n’indiquent que<br />

<strong>de</strong> façon très imprécise les événements du mon<strong>de</strong> extérieur ayant provoqué ces<br />

états. Contrairement à certaines idées courantes, les dauphins ne semblent pas,<br />

dans la nature, utiliser un système <strong>de</strong> communication compliqué. Ils échangent<br />

<strong>de</strong>s sifflements qui informent les autres sur leur i<strong>de</strong>ntité, chaque individu ayant<br />

probablement un sifflement spécifique. Il semblerait aussi qu’ils imitent parfois<br />

le sifflement personnel d’un individu donné pour l’appeler.<br />

<strong>Épreuve</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><br />

Il semble donc que la capacité à apprendre un langage symbolique ne<br />

soit pas directement liée à un système <strong>de</strong> communication sophistiqué dans<br />

la nature mais plutôt à <strong>de</strong>s capacités cognitives plus générales (ou peut-être,

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