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Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

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Archéologie cognitive : <strong>de</strong> la matière à l’esprit<br />

169<br />

H. sapiens. Les plages <strong>de</strong> variations sont cependant importantes et <strong>de</strong> nombreuses<br />

étu<strong>de</strong>s se penchent sur les processus en jeu (Lee & Wolpoff, 2003). Le volume<br />

cérébral dépend du volume général du corps en raison <strong>de</strong> contraintes dites<br />

allométriques. Elles expliquent par exemple qu’une partie <strong>de</strong>s H. nean<strong>de</strong>rtalensis<br />

possédaient un volume cérébral supérieur (jusqu’à près <strong>de</strong> 1 700 cm 3 ) à ceux<br />

observés dans notre espèce (environ 1 400 cm 3 ), en raison d’un corps plus grand<br />

et massif. Toutefois, il a été montré que l’accroissement du volume cérébral<br />

dans le cas <strong>de</strong>s hominidés dépasse ce qui dérive <strong>de</strong> la croissance corporelle<br />

globale. Ce fait mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>puis plusieurs décennies, en particulier<br />

avec l’apparition d’H. habilis et H. sapiens (Tobias, 1971 ; Ruff et al., 1997), a été<br />

approfondi pour mettre en évi<strong>de</strong>nce non pas une évolution unilinéaire, mais<br />

<strong>de</strong>s évolutions parallèles dans différentes lignées, en particulier celles d’Homo<br />

nean<strong>de</strong>rtalensis et Homo sapiens (Bruner et al., 2003).<br />

Récemment, une découverte est venue remettre en cause l’idée précé<strong>de</strong>nte<br />

d’une certaine directionalité <strong>de</strong> l’évolution humaine, toujours en direction <strong>de</strong><br />

volumes cérébraux plus importants et <strong>de</strong> capacités cognitives accrues. En 2004,<br />

un nouveau représentant du genre humain a été découvert sur l’île <strong>de</strong> Flores<br />

en Indonésie : H. floresiensis <strong>de</strong>scendrait d’H. erectus, arrivé dans la région il y a<br />

près <strong>de</strong> 800000 ans, et aurait survécu jusqu’à <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s très récentes (jusqu’à<br />

18 000 BP, voir ci-<strong>de</strong>ssous). Le fossile d’un être d’une trentaine d’années au<br />

décès, nommé LB1 pour signifier qu’il est le premier spécimen découvert sur<br />

le site <strong>de</strong> Liang Bua, présente un volume cérébral <strong>de</strong> quelque 380 cm 3 , pour<br />

une stature d’environ 1 m (Brown et al., 2004). Cette réduction <strong>de</strong> taille par<br />

rapport à son ancêtre a été expliquée par une évolution endémique insulaire,<br />

qui est connue chez d’autres mammifères herbivores pour entraîner une telle<br />

réduction, même si les causes exactes <strong>de</strong>meurent discutées (Bamberg et al.,<br />

2007). Mais, en outre, le volume cérébral semble avoir décru plus rapi<strong>de</strong>ment<br />

que ce qu’imposent les contraintes allométriques, suggérant une évolution<br />

cognitive complètement à rebours <strong>de</strong> l’encéphalisation constante assumée<br />

auparavant. Le débat est ouvert entre les partisans <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière hypothèse<br />

et ceux qui voient plutôt dans LB1 un être humain mo<strong>de</strong>rne atteint <strong>de</strong><br />

microcéphalie (Martin et al., 2006), voire un <strong>de</strong>scendant d’une autre espèce<br />

qu’H. erectus (ce qui pourrait expliquer le petit volume cérébral) (Morwood<br />

et al., 2005 ; Argue et al., 2006).<br />

<strong>Épreuve</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><br />

Hormis le volume cérébral total, les transformations spécifiques <strong>de</strong>s différents<br />

lobes et aires du cerveau font aussi l’objet d’étu<strong>de</strong>s. Elles peuvent tout<br />

d’abord être suggérées par <strong>de</strong>s évolutions <strong>de</strong> la configuration <strong>de</strong> la boîte<br />

crânienne, sous <strong>de</strong> multiples contraintes biomécaniques. La complexité <strong>de</strong> ces<br />

transformations est cependant importante et les analyses ne sont pas toujours<br />

à même <strong>de</strong> relier une évolution <strong>de</strong> la boîte crânienne à celle <strong>de</strong> certaines aires.<br />

Lieberman et al. (2002) restent par exemple pru<strong>de</strong>nts quant aux liens entre<br />

l’évolution <strong>de</strong> la partie frontale du crâne chez H. sapiens et un accroissement<br />

du cortex frontal.

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