21.01.2015 Views

Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Éthologie et évolution<br />

83<br />

alors qu’un renversement <strong>de</strong> rôles entre <strong>de</strong>ux femelles issues <strong>de</strong> matrilignages<br />

différents va provoquer d’autres changements parmi les femelles appartenant<br />

à ces matrilignages, donc <strong>de</strong>s remaniements beaucoup plus importants au<br />

sein du groupe. Cette expérience montre donc que les babouins connaissent<br />

les familles auxquelles appartiennent les autres membres du groupe ainsi que<br />

leurs rangs respectifs. En laboratoire, <strong>de</strong>s macaques ont été capables d’apparier<br />

la photo d’une mère et <strong>de</strong> son petit lorsque ceux-ci faisaient partie du groupe<br />

social du sujet (Dasser, 1988), ou encore <strong>de</strong> déterminer quel était l’individu<br />

dominant après présentation d’une courte vidéo représentant <strong>de</strong>ux congénères<br />

inconnus (Bovet & Washburn, 2003). Les singes sont donc capables d’observer<br />

les relations que d’autres individus entretiennent et savent s’en servir.<br />

Les travaux concernant la catégorisation chez <strong>de</strong>s mammifères non-primates<br />

sont rares. Les seules étu<strong>de</strong>s sur le sujet ont porté sur <strong>de</strong>s hyènes, animaux<br />

vivant en groupes sociaux complexes, qui présentent <strong>de</strong>s points communs avec<br />

ceux <strong>de</strong>s singes : les groupes comprennent plusieurs mâles, plusieurs matrilignes<br />

avec le même système d’héritage du rang et leurs membres montrent<br />

<strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> réconciliation après les combats. Holekamp et al. (1999) ont<br />

enregistré puis joué les cris <strong>de</strong> jeunes hyènes ; leurs mères reconnaissaient bien<br />

ces cris, mais les autres individus, contrairement aux singes, ne regardaient pas<br />

spécifiquement la mère du jeune qui a crié. Les premiers résultats indiquaient<br />

donc que les hyènes ne reconnaissaient pas les relations entre tierces parties.<br />

Mais six ans plus tard, la même équipe publie un nouvel article qui remet en<br />

cause cette interprétation (Engh et al., 2005). Dans cet article, les chercheurs<br />

observent que lorsqu’une hyène intervient lors d’un combat entre <strong>de</strong>ux autres<br />

individus, elle va, <strong>de</strong> préférence, ai<strong>de</strong>r l’individu le plus dominant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

combattants quel que soit leur rang respectif par rapport à elle, s’assurant<br />

ainsi une victoire plus facile et la reconnaissance <strong>de</strong> l’individu qu’elle a aidé.<br />

Les chercheurs se sont aussi <strong>de</strong>mandé si <strong>de</strong> tels phénomènes <strong>de</strong> redirection <strong>de</strong><br />

l’agression ou <strong>de</strong> la réconciliation existaient chez les hyènes comme chez les<br />

primates ; ils ont observé <strong>de</strong>s réconciliations chez <strong>de</strong>s ex-ennemis, mais non<br />

entre les parents <strong>de</strong> ces ennemis. Par contre, on observe bien que les hyènes<br />

attaquent davantage <strong>de</strong>s parents <strong>de</strong> leur ennemi après un combat (mais les<br />

parents <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux opposants ne s’attaquent pas plus entre eux). Les hyènes<br />

semblent donc capables d’observer les relations entre <strong>de</strong>ux autres individus.<br />

Toutefois, il faut rester pru<strong>de</strong>nt avant <strong>de</strong> l’affirmer puisqu’il ne s’agit que d’une<br />

seule étu<strong>de</strong> et que les résultats ne concor<strong>de</strong>nt pas tous.<br />

<strong>Épreuve</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><br />

Quant aux oiseaux, certains corvidés semblent également capables <strong>de</strong> catégoriser<br />

les relations sociales. Les corbeaux freux forment, comme les primates,<br />

<strong>de</strong>s alliances ou relations affiliatives. Les alliés partagent leur nourriture,<br />

s’épouillent et s’ai<strong>de</strong>nt lors d’une agression. De plus, on observe chez les corbeaux<br />

freux une redirection <strong>de</strong> l’agression tout à fait semblable à celle observée chez<br />

les primates : les animaux attaqués ou leurs alliés se vengent contre les alliés<br />

<strong>de</strong> l’attaquant (Emery, 2004). Paz-y-Mino et al. (2004) ont réalisé chez le geai

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!