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Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

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222 Karim N’Diaye<br />

phénomènes complexes <strong>de</strong> la psychologie humaine ou animale peuvent être<br />

analysés en termes <strong>de</strong> processus mentaux distincts dont on peut i<strong>de</strong>ntifier les<br />

corrélats neurobiologiques (pour une introduction didactique, cf. Gazzaniga,<br />

Ivry, Mangun, & Coquery, 2001). Les données récentes dans ce domaine ont<br />

également fait la preuve <strong>de</strong> la variété <strong>de</strong>s aspects <strong>de</strong> la cognition humaine<br />

(émotions, interactions sociales, phénomènes culturels…) susceptibles d’être<br />

explorés à la lumière <strong>de</strong>s mécanismes neuronaux qu’ils mettent en jeu (Ralph<br />

Adolphs, 2003 ; Cacioppo & T, 2002 ; Dehaene, 2007). Mais, jusqu’à présent,<br />

l’essentiel <strong>de</strong> ces avancées s’est cantonné à une <strong>de</strong>scription du fonctionnement<br />

du système neurocognitif <strong>de</strong> l’espèce humaine en négligeant le fait que, comme<br />

tout système biologique, il possè<strong>de</strong> une histoire qui ne prend sens « qu’à la<br />

lumière <strong>de</strong> l’évolution » selon les mots <strong>de</strong> Theodosius Dobzhansky (1973). En<br />

effet, au cours du siècle <strong>de</strong>rnier, l’approche comparative en neuroscience s’est<br />

principalement focalisée sur la <strong>de</strong>scription d’homologies anatomiques et/ou<br />

neurophysiologiques en étudiant, d’une part, l’histoire phylogénétique <strong>de</strong>s<br />

principales structures du système nerveux central (Striedter, 2006) et, d’autre<br />

part, la formation <strong>de</strong> l’architecture neurale au cours du développement ontogénétique<br />

d’un organisme du sta<strong>de</strong> embryonnaire au sta<strong>de</strong> adulte (Prochiantz,<br />

1997). Ce n’est que beaucoup plus récemment que les neuroscientifiques se<br />

sont penchés sur l’aspect adaptatif <strong>de</strong>s transformations intervenues dans<br />

l’histoire du système nerveux (Platek, Keenan, & Shackelford, 2006). Est ainsi<br />

apparu ce qu’on a appelé la « neuro-écologie » dont l’objectif est <strong>de</strong> faire un<br />

lien entre les mécanismes neuronaux et le comportement <strong>de</strong> l’animal dans son<br />

environnement naturel (Sherry, 2006). De même que la psychologie comparée a<br />

largement contribué à enrichir l’étu<strong>de</strong> évolutionniste <strong>de</strong> la psychologie humaine<br />

(Barkow, Cosmi<strong>de</strong>s, & Tooby, 1995 ; et ce volume, Chapitre 3), les neurosciences<br />

cognitives bénéficient aujourd’hui <strong>de</strong> nouvelles données concernant le cerveau<br />

<strong>de</strong>s grands singes, mais aussi d’autres espèces qui permettent enfin <strong>de</strong> mieux<br />

replacer le cerveau humain dans une perspective évolutionniste (Sherwood,<br />

Subiaul, & Zawidzki, 2008).<br />

<strong>Épreuve</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><br />

Dans ce chapitre, nous nous proposons d’éclairer la question <strong>de</strong> l’évolution<br />

<strong>de</strong> la cognition humaine en décrivant un certain nombre <strong>de</strong> données sur<br />

le cerveau et sa phylogénie. Dans une première partie, nous reviendrons sur<br />

la question la mieux étudiée concernant l’évolution du cerveau à savoir la<br />

notion d’encéphalisation, c’est-à-dire le phénomène d’augmentation globale<br />

du volume cérébral qui s’est produit dans la lignée humaine. Nous montrerons<br />

comment cette évolution, que l’on retrouve à divers <strong>de</strong>grés dans d’autres<br />

groupes d’espèces que le notre, peut être reliée à <strong>de</strong>s pressions <strong>de</strong> sélection<br />

très particulières notamment dues au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie éminemment social <strong>de</strong>s<br />

primates (voir aussi chapitres 1 et 3). Comme nous le verrons dans la <strong>de</strong>uxième<br />

partie, grâce aux différentes techniques d’imagerie cérébrale, les neurosciences<br />

cognitives permettent <strong>de</strong> mieux comprendre l’architecture du cerveau. En<br />

combinant les données <strong>de</strong> neuroimagerie avec les observations écologiques et les

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