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Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

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Neurosciences cognitives et évolution<br />

225<br />

Allométrie et coefficient d’encéphalisation<br />

D’une manière générale, l’anatomie comparée montre que la taille du cerveau<br />

augmente avec la taille du reste <strong>de</strong> l’organisme (Jerison, 1955). L’origine <strong>de</strong><br />

cette augmentation <strong>de</strong> la taille du cerveau en relation avec celle du reste <strong>de</strong><br />

l’organisme tient, en partie, à <strong>de</strong>s contraintes liées à la transmission <strong>de</strong>s influx<br />

nerveux. Pour un gros animal, les distances à parcourir sont plus gran<strong>de</strong>s. Or,<br />

les influx électriques se propagent plus rapi<strong>de</strong>ment dans les fibres nerveuses<br />

<strong>de</strong> plus gros diamètre et lorsque celles-ci sont enveloppées d’une gaine isolante<br />

(la myéline) plus épaisse. De fait, on observe au travers <strong>de</strong>s espèces que plus<br />

le volume cérébral augmente et plus la proportion <strong>de</strong> fibres nerveuses dans ce<br />

volume est importante. Les fibres nerveuses qui forment la substance blanche<br />

représentent 10 % du volume <strong>de</strong> l’encéphale chez un écureuil mais 40 % chez<br />

l’homme (Roth & Dicke, 2005). Outre ces contraintes biophysiques relatives à la<br />

vitesse <strong>de</strong> conduction, on peut aussi invoquer <strong>de</strong>s contraintes liées à la quantité<br />

d’information traitée par le système nerveux central. En effet, le nombre <strong>de</strong><br />

cellules nerveuses augmente aussi avec le volume du cerveau, ce qui pourrait<br />

être lié au fait que les animaux <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille ont plus <strong>de</strong> muscles distincts<br />

et plus <strong>de</strong> récepteurs sensoriels (à la surface <strong>de</strong> l’épi<strong>de</strong>rme par exemple) mais,<br />

même en tenant compte <strong>de</strong> cela, <strong>de</strong>s différences importantes dans le volume<br />

cérébral subsistent (Martin, 1981).<br />

Afin <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>s facteurs liés à l’anatomie, on exprime donc souvent<br />

le volume cérébral par rapport au volume du reste du corps. On observe alors<br />

une relation non-linéaire dite allométrique, entre ces <strong>de</strong>ux dimensions : les gros<br />

animaux ont certes un plus gros cerveau, mais leur cerveau est proportionnellement<br />

moins volumineux que celui d’animaux plus petits et ce, indépendamment<br />

<strong>de</strong>s capacités cognitives <strong>de</strong> l’animal. Pour tenir compte <strong>de</strong> cela, les anatomistes<br />

ont proposé <strong>de</strong> calculer un coefficient d’encéphalisation (ou quotient d’encéphalisation,<br />

EQ) qui correspond à l’écart observé entre le volume du cerveau mesuré<br />

dans une espèce donnée et le volume du cerveau prédit pour un animal <strong>de</strong><br />

taille équivalente (sur la base <strong>de</strong> ce qu’on peut observer dans les autres espèces)<br />

(Jerison, 1955). Pour cela, on doit d’abord déterminer la relation mathématique<br />

qui lie la taille du cerveau à celle du reste du corps pour un ensemble<br />

d’espèces animales qui vont servir <strong>de</strong> référence. Pour tenir compte <strong>de</strong>s effets<br />

non-linéaires mentionnés précé<strong>de</strong>mment, on utilise une équation exponentielle<br />

du type : m= a×M b où m est la masse du cerveau en grammes et M, la masse<br />

totale du corps. Si on considère le taxon <strong>de</strong>s mammifères comme référence,<br />

on aboutit aux paramètres suivants : m= 0.12×M 0.67 (Jerison, 1961). Dans une<br />

série d’étu<strong>de</strong>s, Finlay et Darlington (1995, 2001) ont pu montrer qu’une loi <strong>de</strong><br />

ce type était relativement apte à prédire le volume global du cerveau dans<br />

<strong>de</strong> multiples espèces <strong>de</strong> mammifères. Il ne faudrait pourtant pas en conclure<br />

que les différences <strong>de</strong> taille corporelle suffisent à expliquer l’évolution <strong>de</strong><br />

l’encéphalisation, <strong>de</strong>puis les mammifères primitifs jusqu’aux hominidés. En<br />

<strong>Épreuve</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>

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