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Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

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228 Karim N’Diaye<br />

aussi qu’avec Homo erectus, la pratique <strong>de</strong> la chasse se fait plus systématique<br />

grâce à l’usage d’outils en pierre. Or la vian<strong>de</strong> est plus facilement digestible<br />

que les feuilles, et ce d’autant plus que, simultanément, la maîtrise du feu a<br />

pu jouer un rôle important dans cette évolution par son utilisation dans la<br />

cuisson <strong>de</strong>s aliments (Wrangham, Jones, La<strong>de</strong>n, Pilbeam, & Conklin-Brittainm,<br />

1999). Selon l’hypothèse dite du « tissu coûteux » (Aiello & Wheeler, 1995), la<br />

réduction du système digestif permettrait donc d’allouer plus <strong>de</strong> ressources<br />

métaboliques aux autres organes et donc au cerveau. Mais <strong>de</strong> nombreux aspects<br />

<strong>de</strong> ce scénario restent encore débattus (Hladik & Pasquet, 2002 ; Leonard et<br />

al., 2007), en particulier à cause du peu d’informations dont on dispose sur les<br />

conditions <strong>de</strong> vie aux époques paléolithiques (maîtrise du feu, régime alimentaire)<br />

et sur l’évolution <strong>de</strong> l’anatomie <strong>de</strong>s tissus mous (comme le cerveau et le<br />

système digestif) qui, contrairement aux os, ne laissent pas <strong>de</strong> traces fossiles<br />

(voir aussi chapitre 6).<br />

Il est néanmoins incontestable que d’importants changements comportementaux<br />

se sont produits au cours <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s hominidés en lien avec<br />

l’augmentation du volume cérébral. Nous allons donc voir comment on peut<br />

expliquer ces transformations évolutives, non pas seulement comme la conséquence<br />

secondaire d’une amélioration <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie, mais comme une<br />

réponse adaptative majeure à la compétition écologique.<br />

L’encéphalisation est héritable<br />

Les scénarios, comme celui basé sur l’hypothèse du tissu coûteux, visant<br />

à expliquer l’encéphalisation qui s’est produite dans la lignée humaine reposent<br />

généralement sur le principe que l’augmentation du volume cérébral<br />

représente un avantage adaptatif. Or, en termes simples, ce n’est pas d’avoir<br />

un « plus gros cerveau » qui est en soi avantageux mais plutôt les nouveaux<br />

comportements rendus possibles par ce plus gros cerveau. Ici, il faut bien<br />

entendu comprendre le mot comportement au sens large : cela inclut l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s processus psychologiques qui permettent d’acquérir, traiter, mémoriser et<br />

utiliser <strong>de</strong> l’information afin d’aboutir à une certaine réponse (mouvement,<br />

vocalisation,…) dans une situation donnée.<br />

<strong>Épreuve</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><br />

Depuis que Darwin a établi les bases <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> l’évolution, on sait<br />

que pour qu’un organe (en l’occurrence, le cerveau) subisse une évolution<br />

adaptative, il faut qu’il répon<strong>de</strong> à au moins <strong>de</strong>ux critères : 1) ses caractéristiques<br />

doivent être (au moins en partie) héréditaires, et 2) les différences<br />

observées dans cet organe se traduisent par <strong>de</strong>s différences d’aptitu<strong>de</strong> (ce qui<br />

revient, en première approximation, à avoir plus ou moins <strong>de</strong> <strong>de</strong>scendants).<br />

On désigne sous le nom <strong>de</strong> génotype l’ensemble <strong>de</strong>s caractéristiques qui sont<br />

transmises par les gènes <strong>de</strong>s parents à leurs <strong>de</strong>scendants. L’expression <strong>de</strong> ces<br />

gènes va résulter en un phénotype, un ensemble <strong>de</strong> traits observables chez

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