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Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

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250 Karim N’Diaye<br />

l’espace, du mouvement, les habiletés manuelles, etc.) que dans les domaines<br />

<strong>de</strong> la cognition sociale et que les différences en ce domaine apparaissent dès<br />

le plus jeune âge (Herrmann, Call, Hernàn<strong>de</strong>z-Lloreda, Hare, & Tomasello,<br />

2007). Or, si les primates présentent très tôt une disposition à interagir avec<br />

d’autres individus, les humains semblent uniques en ce qu’ils montrent une<br />

disposition à une forme particulière d’interactions, la coopération sociale, c’està-dire<br />

l’action concertée <strong>de</strong> plusieurs individus dans un même but (Warneken<br />

& Tomasello, 2008). Cette tendance naturelle <strong>de</strong> l’enfant humain à vouloir<br />

interagir et se coordonner avec autrui serait le ciment qui permettrait à la<br />

cognition sociale <strong>de</strong> l’adulte <strong>de</strong> se construire. Il n’est sans doute pas anodin<br />

que cette disposition apparaît très tôt au cours du développement (dès 18 mois)<br />

bien avant donc que le cerveau n’ait achevé l’essentiel <strong>de</strong> sa croissance (vers<br />

6-7 ans). En effet, grâce à <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s longitudinales au cours <strong>de</strong>squelles <strong>de</strong>s<br />

images cérébrales sont acquises chez <strong>de</strong>s participants <strong>de</strong>puis l’enfance jusqu’à<br />

l’âge adulte, on commence à connaître les transformations qui se produisent<br />

dans le cerveau au cours <strong>de</strong> la croissance, et donc au cours <strong>de</strong> la socialisation.<br />

Ainsi, il semblerait que parmi les régions qui atteignent leur maturité le plus<br />

tardivement se trouvent justement les régions <strong>de</strong>s cortex préfrontal médial et<br />

cingulaire antérieur dont on a souligné le rôle dans la cognition sociale. En<br />

plus <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s transformations anatomiques, on a récemment commencé à<br />

mener <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s longitudinales avec <strong>de</strong>s protocoles d’imagerie fonctionnelle<br />

permettant d’étudier comment se transforme le traitement <strong>de</strong> l’information par<br />

les circuits cérébraux au cours <strong>de</strong> la vie (Casey, Tottenham, Liston, & Durston,<br />

2005). Enfin, la question <strong>de</strong> l’influence du contexte social et culturel dans lequel<br />

se développe le cerveau <strong>de</strong> l’enfant et <strong>de</strong> l’adolescent commence aussi à être<br />

abordée via <strong>de</strong>s protocoles expérimentaux d’imagerie cérébrale (Blakemore,<br />

2008). Ces données très récentes montrent, sans remettre en cause l’universalité<br />

<strong>de</strong>s circuits cérébraux impliqués dans les processus cognitifs élémentaires,<br />

que la culture peut avoir une influence importante sur l’activité au sein <strong>de</strong><br />

ces régions qui s’explique, par exemple, par le fait que différents contextes<br />

culturels mettent l’accent sur différentes stratégies ou différents cadrages<br />

face à un même problème cognitif (Chiao et al., 2009). En outre, l’expérience<br />

culturelle peut aussi avoir un effet plus persistant sur l’activité cérébrale :<br />

Stanislas Dehaene et Laurent Cohen (2007) ont ainsi montré que la pratique<br />

<strong>de</strong> la lecture mettait en jeu <strong>de</strong> façon universelle (i.e., parmi les individus ayant<br />

appris à lire) une même région dite aire visuelle <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong>s mots alors même<br />

que l’invention <strong>de</strong> l’écriture est un phénomène trop récent et trop marginal<br />

dans l’histoire humaine pour qu’il ait pu avoir une conséquence substantielle<br />

sur l’évolution du cerveau humain (cf. chapitre 4). Pour finir, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s interactions<br />

entre variations génétiques et diversification culturelle <strong>de</strong>s groupes<br />

humains pourrait permettre <strong>de</strong> mieux comprendre comment se développent<br />

les capacités cognitives humaines au sein d’une culture particulière sur la base<br />

<strong>de</strong>s prédispositions universelles dont on hérite via le bagage génétique <strong>de</strong><br />

<strong>Épreuve</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong>

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