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Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

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70 Dalida Bovet<br />

peu spécialistes (tant sur les plans anatomique et physiologiste que comportemental)<br />

comme les rats, les corbeaux, ou l’humain, espèces qui ont besoin<br />

d’apprendre tout au long <strong>de</strong> leur vie afin <strong>de</strong> s’adapter à <strong>de</strong>s environnements<br />

variés. Tinbergen (1971) montre que les goélands reconnaissent leurs propres<br />

poussins quelques jours après leur éclosion mais sont incapables <strong>de</strong> distinguer<br />

leurs œufs <strong>de</strong> ceux d’une autre espèce, même s’ils sont nettement différents ; en<br />

effet, il est possible que les poussins s’écartent du nid et risquent donc d’être<br />

confondus avec d’autres, tandis que les œufs restent dans le nid et qu’une<br />

confusion n’est donc normalement pas possible.<br />

Ces étu<strong>de</strong>s, bien que ne s’intéressant pas spécifiquement aux mécanismes<br />

cognitifs mis en œuvre, montrent comme celles <strong>de</strong> Garcia et <strong>de</strong> Seligman que<br />

les animaux sont prédisposés ou non à apprendre certaines choses en fonction<br />

<strong>de</strong>s contraintes écologiques auxquelles ils sont soumis.<br />

Il faut attendre la secon<strong>de</strong> moitié du XX e siècle pour que voie le jour une<br />

comparaison <strong>de</strong>s capacités cognitives <strong>de</strong> différentes espèces avec le retour <strong>de</strong> la<br />

psychologie comparée. Celle-ci avait en effet été éclipsée par les behavioristes<br />

qui reprochaient à ses premiers représentants, Romanes en particulier, leur<br />

manque <strong>de</strong> rigueur et leur anthropomorphisme. Comme son nom l’indique,<br />

cette discipline prend explicitement la comparaison entre espèces différentes<br />

comme domaine d’étu<strong>de</strong>, avec l’idée sous-jacente que les espèces proches phylogénétiquement<br />

ont <strong>de</strong>s capacités cognitives comparables et qu’il est possible <strong>de</strong><br />

classer <strong>de</strong>s espèces plus éloignées selon leur intelligence, les animaux les plus<br />

proches <strong>de</strong>s humains étant aussi les plus doués d’un point <strong>de</strong> vue cognitif. Les<br />

chercheurs tentent alors <strong>de</strong> tester <strong>de</strong>s espèces différentes en suivant le même<br />

protocole afin <strong>de</strong> comparer leurs performances et <strong>de</strong> chercher <strong>de</strong>s similitu<strong>de</strong>s<br />

entre la façon dont ces espèces traitent l’information (Kreutzer & Vauclair,<br />

2004). Malheureusement, malgré cet objectif avoué, peu <strong>de</strong> chercheurs testent<br />

plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou trois espèces suivant le même protocole ; <strong>de</strong> plus, même si on<br />

considère l’ensemble <strong>de</strong>s expériences réalisées, le nombre d’espèces testées<br />

reste faible, les chercheurs ayant tendance à se cantonner à quelques espèces<br />

courantes en laboratoire.<br />

<strong>Épreuve</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><br />

L’éthologie cognitive, quant à elle, se développe dans le <strong>de</strong>rnier quart du<br />

XX e siècle, notamment avec la publication du livre <strong>de</strong> Donald Griffin The Question<br />

of Animal Awareness : Evolutionary Continuity of Mental Experience (1981). Donald<br />

Griffin propose <strong>de</strong> s’intéresser aux états mentaux <strong>de</strong>s animaux, y compris<br />

les plus tabous comme celui <strong>de</strong> « conscience », en étudiant <strong>de</strong> préférence les<br />

animaux dans leur milieu naturel, qui paraît plus propice à la mise en évi<strong>de</strong>nce<br />

<strong>de</strong> capacités cognitives complexes puisque c’est le milieu dans lequel elles ont<br />

évolué. Le développement <strong>de</strong>s sciences cognitives qui a lieu à la même pério<strong>de</strong><br />

accentue cet intérêt pour les capacités cognitives animales.<br />

Nous nous focaliserons donc ici sur ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers courants qui nous<br />

sont contemporains et qui concernent directement la question <strong>de</strong> l’évolution

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