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Épreuve de contrôle - L2C2 - CNRS

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96 Dalida Bovet<br />

et ainsi d’imaginer le meilleur moyen <strong>de</strong> manipuler <strong>de</strong>s objets inertes ou <strong>de</strong>s<br />

congénères (Cheney & Seyfarth, 2007). D’autre part, la conscience <strong>de</strong> soi faciliterait<br />

aussi la prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> ses propres états mentaux et donc, par<br />

analogie, l’attribution d’états mentaux à d’autres individus (Gallup, 1998), ce<br />

qui va dans le sens <strong>de</strong> l’hypothèse du cerveau social. Il semble en effet qu’il<br />

y ait certaines corrélations entre théorie <strong>de</strong> l’esprit et reconnaissance <strong>de</strong> soi :<br />

les singes anthropoï<strong>de</strong>s montrent <strong>de</strong>s capacités d’attribution d’états mentaux<br />

supérieures aux autres animaux testés. Chez l’enfant, la reconnaissance <strong>de</strong><br />

soi se développe en même temps que l’empathie (Bischof-Köhler, 1991) et<br />

que l’embarras (Lewis et al., 1989), sentiments qui paraissent liés à la théorie<br />

<strong>de</strong> l’esprit (Gallup, 1998). Les pies sont membres <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s corvidés,<br />

donc proches parentes <strong>de</strong>s geais ou <strong>de</strong>s corbeaux dont nous avons décrit plus<br />

haut les surprenantes capacités à attribuer à <strong>de</strong>s congénères <strong>de</strong>s perceptions,<br />

voire <strong>de</strong>s intentions ou <strong>de</strong>s croyances. Quant aux dauphins et aux éléphants,<br />

s’ils n’ont été soumis qu’à peu <strong>de</strong> tests portant sur la théorie <strong>de</strong> l’esprit ; les<br />

quelques résultats existant montrent plutôt <strong>de</strong> bonnes performances (voir les<br />

sections pointage et attribution <strong>de</strong> perception) et la réputation d’empathie et<br />

d’entrai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux espèces n’est plus à faire (bien que là aussi les résultats<br />

expérimentaux manquent). Cependant, la reconnaissance <strong>de</strong> soi n’a pas forcément<br />

été favorisée pour elle-même au cours <strong>de</strong> l’évolution, elle pourrait aussi<br />

être un sous-produit <strong>de</strong> caractéristiques plus générales telles qu’un haut <strong>de</strong>gré<br />

d’encéphalisation et <strong>de</strong>s capacités cognitives avancées (Reiss & Marino, 2001).<br />

In n o vat i o n e t u s a g e d’o u t i l s<br />

Comme nous l’avons dit plus haut, la complexité sociale n’est sans doute pas<br />

le seul moteur <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la cognition. D’autres pressions <strong>de</strong> sélection et<br />

d’autres corrélations sont donc étudiées. Rea<strong>de</strong>r et Laland (2002) montrent que<br />

chez les primates, les taux d’innovation (c’est-à-dire la fréquence d’apparition <strong>de</strong><br />

comportements nouveaux), d’usage d’outils (voir chapitre 6) et d’apprentissage<br />

social (c’est-à-dire l’apprentissage découlant <strong>de</strong> l’observation <strong>de</strong>s autres) dans<br />

une espèce sont corrélés au volume (absolu ou relatif) du « cerveau exécutif »<br />

constitué du néocortex et du striatum. Les auteurs remarquent donc que bien<br />

que leur étu<strong>de</strong> n’infirme nullement l’hypothèse <strong>de</strong> l’intelligence machiavélique,<br />

elle apporte du poids aux hypothèses suivant lesquelles divers facteurs écologiques<br />

peuvent aussi influencer l’évolution du cerveau : l’intelligence peut se<br />

développer pour <strong>de</strong>s raisons à la fois écologiques et technologiques (découverte<br />

<strong>de</strong> nouvelles solutions pour s’alimenter, notamment en utilisant <strong>de</strong>s outils) et<br />

sociales (prédiction et manipulation du comportement <strong>de</strong>s congénères, mais<br />

aussi apprentissage en observant d’autres individus).<br />

<strong>Épreuve</strong> <strong>de</strong> <strong>contrôle</strong><br />

Chez les oiseaux (Lefebvre et al., 2004), le taux d’innovation ainsi que celui<br />

d’usage d’outils est corrélé à la taille relative du neostriatum et <strong>de</strong> l’hyperstriatum

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