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150 petites expériences de psychologie des médias

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88 <strong>150</strong> <strong>petites</strong> expériences <strong>de</strong> <strong>psychologie</strong> <strong>de</strong>s médias<br />

pouvons les réprimer ou les canaliser. La rapidité et le<br />

caractère automatique <strong>de</strong> ces réactions laissent penser que<br />

nous n’avons pas vraiment <strong>de</strong> libre arbitre dans notre<br />

approche <strong>de</strong> la politique et que nous sommes en quelque<br />

sorte « cérébralement câblés » pour réagir d’une façon et<br />

non d’une autre. C’est en tout cas ce que montre une expérience.<br />

Deux psychologues, Milton Lodge et Charles Taber, ont<br />

placé <strong>de</strong>s volontaires <strong>de</strong>vant un écran où apparaissaient<br />

divers mots ou expressions désignant <strong>de</strong>s concepts politiques,<br />

par exemple « syndicats », « service minimum » ou<br />

« i<strong>de</strong>ntité nationale ». Les expressions étaient projetées très<br />

brièvement (2 dixièmes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>), puis apparaissait un<br />

mot dont le sens évoquait plutôt un sentiment positif (sourire)<br />

ou négatif (cancer). Les volontaires étaient placés face à un<br />

tableau <strong>de</strong> bord muni <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux boutons, l’un portant l’inscription<br />

« bon », et l’autre l’inscription « mauvais ». Leur<br />

tâche était d’appuyer le plus vite possible sur l’un <strong>de</strong>s boutons<br />

pour indiquer si le second mot aperçu (ici, sourire, ou<br />

cancer) reflétait plutôt selon eux quelque chose <strong>de</strong> bon ou <strong>de</strong><br />

mauvais.<br />

Les résultats <strong>de</strong> cette expérience ont montré que les personnes<br />

ayant une sensibilité politique <strong>de</strong> droite appuyaient<br />

plus rapi<strong>de</strong>ment sur le bouton « mauvais » au moment où<br />

apparaissait le mot cancer, lorsqu’on leur avait montré juste<br />

avant, et pendant une fraction <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>, le mot syndicats.<br />

En revanche, les personnes <strong>de</strong> gauche appuyaient<br />

plus rapi<strong>de</strong>ment sur le bouton « mauvais » au moment où<br />

apparaissait le mot cancer, lorsqu’on leur avait montré juste<br />

avant, et pendant une fraction <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>, les mots service<br />

minimum.<br />

Pourquoi les personnes <strong>de</strong> droite i<strong>de</strong>ntifient-elles plus vite<br />

l’aspect mauvais du mot cancer après avoir vu le terme syndicats<br />

? Selon les psychologues, c’est parce que leur cerveau<br />

a déjà préactivé le concept <strong>de</strong> « mauvais » en voyant le mot

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