150 petites expériences de psychologie des médias
150 petites expériences de psychologie des médias
150 petites expériences de psychologie des médias
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Les réactions épi<strong>de</strong>rmiques 215<br />
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.<br />
Par exemple : « Paul était allé chercher sa fille Émilie tôt à<br />
l’école car il voulait l’emmener voir un événement historique, le<br />
décollage d’une fusée qui <strong>de</strong>vait avoir lieu ce matin. La fusée se<br />
dressait au loin, immobile sur l’asphalte. »<br />
Le but était d’évaluer dans quelle mesure le cerveau <strong>de</strong>s volontaires<br />
anticipait automatiquement la suite du discours. Pour<br />
cela, on a ensuite montré aux volontaires une suite <strong>de</strong> mots<br />
ayant ou non un lien avec la scène suggérée par cette entrée<br />
en matière, à savoir un décollage <strong>de</strong> fusée. De tels mots pouvaient<br />
être : lancement, compte à rebours, flammes (pour les<br />
mots reliés) ou sable, stylo, vache (pour les mots sans rapport<br />
avec le prolongement logique du discours).<br />
Les volontaires <strong>de</strong>vaient appuyer sur un bouton le plus vite possible<br />
dès qu’ils avaient i<strong>de</strong>ntifié les mots qu’on leur présentait.<br />
Les résultats ont montré qu’ils appuyaient nettement plus vite sur<br />
le bouton lorsqu’ils voyaient <strong>de</strong>s mots ayant un lien <strong>de</strong> sens avec<br />
le début <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scription, tels que lancement, compte à<br />
rebours, flammes, que lorsqu’ils voyaient les autres mots.<br />
En outre, on a constaté qu’ils appuyaient plus vite sur le<br />
bouton quand on leur montrait les mots dans la partie<br />
gauche du champ visuel, qui est reliée à l’hémisphère droit<br />
du cerveau. Cet effet ne se manifestait pas lorsque les mots<br />
activaient l’hémisphère gauche.<br />
Cette expérience a révélé que lorsque nous lisons ou entendons<br />
un propos, la partie droite <strong>de</strong> notre cerveau « préactive<br />
» toute une série <strong>de</strong> mots qui permettent en quelque sorte<br />
d’anticiper la suite <strong>de</strong> la phrase, <strong>de</strong> lui construire un prolongement<br />
probable. Ce travail prépare en quelque sorte le terrain<br />
à la compréhension du discours à venir. À l’appui <strong>de</strong><br />
cette idée, les auteurs <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> citent <strong>de</strong>s cas cliniques<br />
<strong>de</strong> personnes qui, ayant subi <strong>de</strong>s traumatismes à l’hémisphère<br />
droit, sont incapables d’anticiper la suite du discours…<br />
Le travail <strong>de</strong> l’hémisphère droit s’effectue <strong>de</strong> concert<br />
avec celui <strong>de</strong> l’hémisphère gauche, qui analyse le sens <strong>de</strong>s<br />
mots prononcés en temps réel, au moment où le discours