150 petites expériences de psychologie des médias
150 petites expériences de psychologie des médias
150 petites expériences de psychologie des médias
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
194 <strong>150</strong> <strong>petites</strong> expériences <strong>de</strong> <strong>psychologie</strong> <strong>de</strong>s médias<br />
Des psychologues se sont penchés sur cette question à travers<br />
un média bien particulier : Playboy. Ils ont mesuré le rapport<br />
« taille/hanche » <strong>de</strong>s playmates <strong>de</strong> l’année, celle qui représente<br />
le canon absolu pour les lecteurs masculins sur un intervalle<br />
<strong>de</strong> temps bien précis, d’une année. Ils ont constaté que<br />
le rapport taille/hanche subit <strong>de</strong>s fluctuations permanentes,<br />
mais qu’il a globalement tendance à augmenter entre 1960<br />
et 2000, les tailles se faisant moins étroites et les hanches<br />
moins larges. Les playmates passent progressivement d’une<br />
physionomie en « goulot <strong>de</strong> bouteille » à une conformation<br />
plus rectiligne.<br />
Parallèlement, ils ont calculé sur toute la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1960 à<br />
2000 un indice <strong>de</strong> prospérité économique reflétant le niveau<br />
<strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s Américains et <strong>de</strong>s Européens. Un tel indice prend<br />
en compte le pouvoir d’achat <strong>de</strong>s ménages, les chiffres du<br />
chômage, <strong>de</strong> l’inflation, et du produit intérieur brut par habitant.<br />
Les psychologues ont ensuite comparé les évolutions <strong>de</strong>s<br />
rapports taille/hanche <strong>de</strong>s playmates à celles <strong>de</strong> l’indice <strong>de</strong><br />
qualité <strong>de</strong> vie, pour s’apercevoir que les évolutions étaient<br />
parallèles sur les années 1960 à 2000.<br />
Les auteurs interprètent ces résultats <strong>de</strong> la façon suivante : le<br />
rapport taille/hanche reflète la fécondité d’une femme : plus<br />
il est faible, plus la femme est fécon<strong>de</strong>. Ainsi, les magazines<br />
présentaient un idéal <strong>de</strong> femme aux hanches larges et aux<br />
tailles étroites qui correspondaient à un idéal <strong>de</strong> fécondité.<br />
Toujours selon ces auteurs, les hommes seraient préférentiellement<br />
guidés par un souci <strong>de</strong> procréation lors <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> prospérité économique, et moins lors <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
morosité économique ou <strong>de</strong> crise (les enfants seront plus difficiles<br />
à nourrir). Ils seraient inconsciemment attirés par <strong>de</strong>s<br />
femmes fécon<strong>de</strong>s (d’où le faible rapport taille/hanche) lors<br />
<strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s prospères, et moins pendant les années plus<br />
difficiles. Playboy se serait fait le miroir <strong>de</strong> cette fluctuation<br />
<strong>de</strong>s désirs.<br />
Ainsi, les silhouettes « attirantes » les plus véhiculées par les<br />
magazines, la télévision et le cinéma (on se rappelle les