150 petites expériences de psychologie des médias
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Les médias et la politique 103<br />
innocentées par la Justice, mais nous continuons à penser<br />
que tout cela est assez nauséabond.<br />
Bien entendu, le rôle <strong>de</strong>s médias est central dans ce système<br />
du « scandale permanent ». Le nombre d’articles <strong>de</strong><br />
presse consacrés aux affaires sous toutes leurs formes est<br />
considérable. Les grands titres <strong>de</strong>s journaux sont souvent<br />
consacrés aux scandales <strong>de</strong> toute sorte, et leur lecture ne<br />
fait qu’affermir chez le lecteur l’idée que les hommes et les<br />
femmes politiques sont « tous pourris ». Il semble que cet<br />
effet délétère soit dû à un phénomène nommé biais d’assimilation,<br />
que met en lumière une expérience :<br />
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.<br />
Deux psychologues, Herbert Bles et Norbert Schwarz, ont<br />
<strong>de</strong>mandé à <strong>de</strong>s volontaires <strong>de</strong> se rappeler, dans un premier<br />
temps, les noms <strong>de</strong> personnalités impliquées dans un scandale<br />
politique. Cette tâche effectuée, ils leur ont <strong>de</strong>mandé<br />
<strong>de</strong>ux choses : premièrement, d’estimer le niveau <strong>de</strong> respectabilité<br />
et <strong>de</strong> fiabilité <strong>de</strong> la classe politique dans son ensemble ;<br />
<strong>de</strong>uxièmement, <strong>de</strong> lire les noms <strong>de</strong> trois politiciens en particulier<br />
et <strong>de</strong> préciser s’ils leur semblaient honnêtes ou non.<br />
Les résultats ont révélé que ces volontaires, comparés à <strong>de</strong>s<br />
gens tirés au hasard et à qui on n’avait pas <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> se<br />
remémorer un scandale politique, jugeaient la classe politique<br />
dans son ensemble peu respectable et peu fiable. Pourtant,<br />
en examinant au cas par cas <strong>de</strong>s noms <strong>de</strong> politiciens<br />
n’ayant pas trempé dans l’affaire, ils les trouvaient plutôt<br />
sympathiques et honnêtes.<br />
Ainsi, l’impact <strong>de</strong>s scandales relayés par la presse est double<br />
: l’évaluation négative d’un politicien lié à un scandale<br />
contamine l’ensemble <strong>de</strong> la classe politique dans l’esprit du<br />
public par ce que les psychologues nomment le « biais<br />
d’assimilation ». À l’inverse, cette évaluation négative produit<br />
par un « effet <strong>de</strong> contraste » une évaluation positive <strong>de</strong>s<br />
politiciens n’ayant pas été impliqués dans l’affaire.