150 petites expériences de psychologie des médias
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Le divertissement 203<br />
sur la rencontre et d’imposer leur talent. Le talent du journaliste,<br />
une chose est sûre, est indéniable : il arrive à<br />
donner l’impression d’un choc <strong>de</strong> titans et à aiguillonner la<br />
curiosité du téléspectateur.<br />
Mais vient ensuite le match… Et comme dans tout match<br />
<strong>de</strong> football, <strong>de</strong>s temps morts, <strong>de</strong>s dribbles ratés, l’incertitu<strong>de</strong><br />
sur l’issue finale et bien souvent la difficulté, pour les<br />
stars en question, <strong>de</strong> faire basculer le sort <strong>de</strong> la rencontre<br />
sur un coup <strong>de</strong> génie. Les matchs <strong>de</strong> football sont souvent<br />
moins rythmés que les montages d’images qui les précè<strong>de</strong>nt.<br />
Or, malgré cette disproportion évi<strong>de</strong>nte entre le produit<br />
annoncé et le produit réel, la majorité <strong>de</strong>s téléspectateurs<br />
regar<strong>de</strong>nt la rencontre <strong>de</strong> bout en bout. Ils ne se disent pas :<br />
« Mince alors, c’est beaucoup moins bien que ce qu’on<br />
m’avait promis ! » Tout se passe comme s’ils ne s’apercevaient<br />
pas <strong>de</strong> la différence. Or, selon un phénomène psychologique<br />
nommé « biais <strong>de</strong> choix », lorsqu’on arrête son<br />
choix sur une option (que ce soit un programme <strong>de</strong> télévision,<br />
une proposition commerciale ou un lieu <strong>de</strong> vacances),<br />
on a ensuite tendance à trouver le produit excellent, même<br />
s’il ne correspond pas tout à fait à ce que l’annonce laissait<br />
entrevoir. C’est ce que montre une expérience.<br />
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.<br />
Un psychologue, Petter Johansson, a <strong>de</strong>mandé à <strong>de</strong>s volontaires<br />
d’observer sur une table <strong>de</strong>vant eux les photographies<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux jeunes femmes et <strong>de</strong> choisir, parmi ces <strong>de</strong>ux photographies<br />
celle qui leur plaisait le plus. Les participants pouvaient<br />
prendre tout le temps qu’ils souhaitaient. Ensuite, ils<br />
exprimaient leur préférence, puis l’expérimentateur leur tendait<br />
la photo qu’ils avaient choisie et leur <strong>de</strong>mandait d’expliquer<br />
leur choix.<br />
L’expérience comportait un piège : dans certains cas, par un<br />
tour <strong>de</strong> passe-passe, l’expérimentateur échangeait les photos<br />
et leur tendait celle qu’ils n’avaient pas choisie, Or, même<br />
dans ce cas, 9 volontaires sur 10 confirmaient leur choix,