10.08.2016 Views

150 petites expériences de psychologie des médias

150 petites expériences de psychologie des médias

150 petites expériences de psychologie des médias

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

198 <strong>150</strong> <strong>petites</strong> expériences <strong>de</strong> <strong>psychologie</strong> <strong>de</strong>s médias<br />

Logiquement, <strong>de</strong>s spectacles à <strong>de</strong>stination d’un tel public<br />

comme la « Star Aca<strong>de</strong>my » proposeraient <strong>de</strong>s orchestrations<br />

« à grosse artillerie » pour répondre à ce besoin. Mais<br />

elles entretiendraient aussi le phénomène.<br />

Comment en est-on arrivé à cette situation où les jeunes<br />

consommateurs <strong>de</strong> musique ont eu les oreilles bombardées<br />

et abîmées par <strong>de</strong>s dispositifs émetteurs <strong>de</strong> musique toujours<br />

plus agressifs ? Selon le physicien et informaticien<br />

Suhas Sreedhar, cette évolution est d’ordre technologique :<br />

lorsque le Compact Disc a fait son apparition et a remplacé<br />

le disque noir <strong>de</strong> vinyle, la nature <strong>de</strong>s informations sonores<br />

enregistrée sur les disques a changé et a soumis l’oreille à<br />

une surcharge <strong>de</strong> décibels. Les disques compacts fonctionnent<br />

par ce que l’on appelle l’hypercompression <strong>de</strong>s données<br />

: le signal comporte moins <strong>de</strong> différences d’intensité<br />

sonore entre les parties calmes d’un orchestre et les parties<br />

intenses, il est plus homogène et moins dynamique. Cela se<br />

fait au détriment <strong>de</strong> la subtilité d’écoute, mais permet<br />

d’obtenir une intensité sonore moyenne plus intense, entre<br />

les moments faibles et les moments forts.<br />

S. Sreedhar fait remarquer que les compagnies <strong>de</strong> disques<br />

ont toujours poursuivi cet objectif car, d’un point <strong>de</strong><br />

vue psycho-acoustique, l’oreille est plus attirée par un fort<br />

niveau sonore moyen que par <strong>de</strong> forts pics sonores transitoires,<br />

ce qui était davantage le cas du temps du disque<br />

vinyle. La course à l’hypercompression a alors commencé,<br />

aboutissant à <strong>de</strong>s enregistrements « écrasés », perdant en<br />

relief par rapport à la technique du vinyle et capturant<br />

l’attention du public par un fort niveau sonore <strong>de</strong> base.<br />

Bien évi<strong>de</strong>mment, ce niveau sonore <strong>de</strong> base est aussi une<br />

surcharge pour l’oreille, qui finit par en payer les conséquences.<br />

Non seulement les générations élevées à ce régime musical<br />

ont perdu l’habitu<strong>de</strong> d’entendre <strong>de</strong>s enregistrements à<br />

forte dynamique, qui constitue la base <strong>de</strong>s nuances en

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!