150 petites expériences de psychologie des médias
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52 <strong>150</strong> <strong>petites</strong> expériences <strong>de</strong> <strong>psychologie</strong> <strong>de</strong>s médias<br />
que le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> tristesse ou <strong>de</strong> détresse était i<strong>de</strong>ntique dans<br />
les <strong>de</strong>ux cas.<br />
Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> quelques morts, il semble que le système<br />
cérébral <strong>de</strong>s émotions atteigne un « plateau », ce qui explique<br />
que la peine ressentie n’est pas proportionnelle au nombre<br />
<strong>de</strong>s victimes.<br />
À partir <strong>de</strong> combien <strong>de</strong> victimes le cerveau cesse-t-il <strong>de</strong><br />
« rajouter <strong>de</strong> l’émotion » ? Ce chiffre reste à déterminer. En<br />
tout cas, le malheur n’est pas proportionnel au nombre<br />
<strong>de</strong>s victimes et c’est pourquoi les faits divers concernant<br />
une personne en particulier sont probablement les plus<br />
efficaces.<br />
On ignore pour l’instant la raison <strong>de</strong> ce phénomène <strong>de</strong><br />
saturation émotionnelle. Il se pourrait que les récits concernant<br />
une personne aient davantage tendance à montrer <strong>de</strong>s<br />
photographies du visage <strong>de</strong> la victime. Or, l’on sait que la<br />
vue d’un visage introduit immédiatement une dimension<br />
d’humanité qui ne ressort pas forcément dans la <strong>de</strong>scription<br />
d’une catastrophe <strong>de</strong> masse. De même, les faits divers<br />
consacrés aux victimes isolées entrent dans les détails <strong>de</strong> la<br />
vie privée et rapprochent la victime du téléspectateur, <strong>de</strong><br />
l’auditeur et du lecteur.<br />
Conclusion<br />
Les journaux sont friands d’affaires qui touchent <strong>de</strong>s individus<br />
isolés car ces situations permettent <strong>de</strong> raconter une<br />
histoire concrète et touchante. Nous ne sommes pas forcément<br />
plus sensibles au malheur qui touche un grand<br />
nombre d’individus qu’à celui qui frappe un être humain<br />
isolé. Il semble même que les catastrophes <strong>de</strong> trop gran<strong>de</strong><br />
ampleur se transforment en chiffres dépourvus d’âme.<br />
Joseph Staline, qui s’y connaissait, l’avait con<strong>de</strong>nsé en une