150 petites expériences de psychologie des médias
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Le divertissement 191<br />
Pourquoi les scènes naturelles plaisent-elles plus ? Pour<br />
le savoir, I. Bie<strong>de</strong>rman et E. Vessel ont réalisé une autre<br />
expérience.<br />
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.<br />
Les neuroscientifiques ont montré les mêmes images que<br />
précé<strong>de</strong>mment à un autre groupe <strong>de</strong> volontaires, qui<br />
étaient cette fois installés dans un scanner. Ils ont constaté<br />
que <strong>de</strong>ux zones du cerveau, nommées cortex parahippocampique<br />
et gyrus fusiforme, se sont alors activées. Quel<br />
est leur rôle ?<br />
Ces zones cérébrales réalisent les étapes les plus complexes<br />
du traitement <strong>de</strong> l’information visuelle dans le cerveau.<br />
Lorsque nous voyons une scène visuelle, l’image est<br />
d’abord traitée par la rétine, puis par ce qu’on nomme <strong>de</strong>s<br />
aires visuelles primaires, situées à l’arrière du crâne. Ces<br />
<strong>de</strong>rnières analysent les contours <strong>de</strong>s objets, leurs couleurs,<br />
leurs textures et leurs orientations au sein la scène visuelle.<br />
Mais ensuite, ces informations sont reliées entre elles, et<br />
comparées aux informations que nous avons stockées dans<br />
notre mémoire à l’occasion d’autres expériences du même<br />
type. Elles sont aussi confrontées aux connaissances générales<br />
que nous avons sur le mon<strong>de</strong> et aux concepts. Une<br />
telle intégration <strong>de</strong>s données visuelles participe au sens que<br />
l’on peut donner à une scène, à l’interprétation que l’on<br />
peut en construire et à la pertinence qu’elle revêt par rapport<br />
à l’individu. Elle est réalisée par ce qu’on nomme les<br />
aires visuelles associatives, dont le gyrus parahippocampique,<br />
qui s’active chez les personnes qui visionnent <strong>de</strong>s<br />
images <strong>de</strong> scènes naturelles.<br />
La clé du plaisir que l’on éprouve en voyant <strong>de</strong> telles<br />
scènes rési<strong>de</strong>rait donc dans l’activation <strong>de</strong> ces aires visuelles<br />
associatives. Mais pourquoi ? Eh bien parce qu’elles<br />
contiennent <strong>de</strong> très nombreux « récepteurs opioï<strong>de</strong>s <strong>de</strong> type<br />
mu », <strong>de</strong>s molécules cérébrales qui permettent l’action <strong>de</strong><br />
composés <strong>de</strong> type morphine, tels l’opium ou certaines