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150 petites expériences de psychologie des médias

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Les médias et la politique 89<br />

syndicats, si bien que ce concept <strong>de</strong> « mauvais » est déjà<br />

psychiquement actif et peut être ensuite désigné plus vite.<br />

Dans cette expérience, l’activation mentale du concept<br />

« mauvais » face au terme « syndicats » se fait en moins <strong>de</strong><br />

2 dixièmes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>, c’est-à-dire avant toute réflexion,<br />

sur un mo<strong>de</strong> entièrement automatique. D’ailleurs, les auteurs<br />

parlent <strong>de</strong> « réaction affective automatique ». Bien entendu,<br />

c’est le même effet qui se manifeste pour les personnes <strong>de</strong><br />

gauche face aux termes qui ne leur sont pas agréables, telle<br />

la notion <strong>de</strong> service minimum dans les transports en commun.<br />

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.<br />

Si nous avons tendance à fuir certaines idées et à lire toujours<br />

la même presse (presse <strong>de</strong> droite ou presse <strong>de</strong> gauche,<br />

selon son penchant), c’est à cause <strong>de</strong> cet automatisme idéologique<br />

d’origine cérébrale. Notre cerveau préactive <strong>de</strong>s<br />

affects positifs en une fraction <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> face à certaines<br />

thématiques ou certains mots, et <strong>de</strong>s affects négatifs face à<br />

d’autres expressions ou d’autres enjeux. La part <strong>de</strong> la<br />

réflexion individuelle et <strong>de</strong> la liberté <strong>de</strong> pensée s’en trouve<br />

d’autant réduite que cette réaction est instantanée, involontaire,<br />

et conditionne ensuite toute notre analyse du contenu<br />

médiatique !<br />

C’est sans doute aussi ce biais psychologique dans le<br />

traitement <strong>de</strong> l’information qui fait que les journalistes ont<br />

<strong>de</strong>s consignes très strictes : pour un journaliste travaillant<br />

dans un journal <strong>de</strong> gauche, il est peu recommandé <strong>de</strong> développer<br />

certaines idées qui pourraient activer cette réaction<br />

<strong>de</strong> rejet automatique <strong>de</strong> la part du lecteur. De même pour<br />

un journaliste travaillant pour un organe <strong>de</strong> presse situé à<br />

droite <strong>de</strong> l’échiquier politique. Ainsi, chacun reste <strong>de</strong> son<br />

côté et l’opinion reste scindée entre <strong>de</strong>s lecteurs <strong>de</strong> droite<br />

qui lisent une presse <strong>de</strong> droite et <strong>de</strong>s lecteurs <strong>de</strong> gauche qui<br />

lisent une presse <strong>de</strong> gauche. Tout cela à cause du caractère<br />

fondamentalement affectif du choix politique.

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