150 petites expériences de psychologie des médias
150 petites expériences de psychologie des médias
150 petites expériences de psychologie des médias
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
74 <strong>150</strong> <strong>petites</strong> expériences <strong>de</strong> <strong>psychologie</strong> <strong>de</strong>s médias<br />
Le second type <strong>de</strong> message était constitué d’arguments faibles<br />
et superficiels, faisant appel à l’approche périphérique<br />
<strong>de</strong> l’information.<br />
Chaque volontaire se voyait remettre les <strong>de</strong>ux textes, avec la<br />
précision que ce texte avait été rédigé soit par un membre <strong>de</strong><br />
son parti, soit par un membre du parti opposé. Tous les participants<br />
<strong>de</strong>vaient alors lire les textes et indiquer à quel point<br />
ils adhéraient aux opinions exprimées.<br />
Les psychologues ont constaté que lorsque le texte était<br />
rédigé par un membre du même parti politique, les volontaires<br />
étaient plus convaincus par la version « avec arguments<br />
forts » que par la version « avec arguments faibles ». Cela<br />
signifiait qu’ils activaient le mo<strong>de</strong> central <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong><br />
l’information, qu’ils se concentraient sur le contenu du texte<br />
et que cela déterminait leur enthousiasme in fine.<br />
Au contraire, lorsque le texte était rédigé par un membre du<br />
parti opposé, ils n’étaient pas plus convaincus par la version<br />
« avec arguments forts » que par celle « avec arguments faibles<br />
». Cela signifiait qu’ils n’activaient jamais le mo<strong>de</strong> central<br />
<strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> l’information. Ils ne se concentraient<br />
jamais vraiment sur ce qui était dit, si bien qu’il n’y avait pas<br />
<strong>de</strong> différence dans leur conviction à l’arrivée.<br />
Cette expérience révèle que lorsque nous entendons à la<br />
radio un candidat du bord politique opposé au nôtre, nous<br />
n’écoutons pas vraiment. Nous jugeons le discours creux<br />
parce que nous ne mettons jamais en œuvre nos capacités<br />
d’attention ou <strong>de</strong> réflexion. Nous nous distancions dès que<br />
nous apprenons l’appartenance <strong>de</strong> l’orateur. Au contraire,<br />
nous sommes souvent convaincus par le discours <strong>de</strong> notre<br />
candidat favori parce que nous mettons alors en œuvre <strong>de</strong>s<br />
ressources cognitives qui nous font comprendre le message,<br />
lequel révèle alors ses ressorts, plus ou moins intéressants<br />
selon les cas.