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150 petites expériences de psychologie des médias

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216 <strong>150</strong> <strong>petites</strong> expériences <strong>de</strong> <strong>psychologie</strong> <strong>de</strong>s médias<br />

est produit. À partir <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> l’hémisphère gauche,<br />

l’hémisphère droit prend une longueur d’avance, il se<br />

projette dans le futur <strong>de</strong> la phrase.<br />

Ce système constitue une merveilleuse adaptation du<br />

cerveau à la réalité <strong>de</strong> la communication humaine, mais il<br />

comporte <strong>de</strong>s contraintes : la pré-activation <strong>de</strong>s catégories<br />

<strong>de</strong> mots reliés par <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> sens (ils forment ce qu’on<br />

appelle <strong>de</strong>s champs sémantiques) représente un investissement<br />

<strong>de</strong> l’organisme en termes d’énergie cérébrale : le cerveau<br />

doit faire fonctionner les neurones, même à un niveau<br />

infraliminaire, faire en quelque sorte « chauffer le moteur »<br />

en attendant qu’il démarre vraiment, lorsque les mots anticipés<br />

sont effectivement prononcés. Ce préchauffage coûte<br />

<strong>de</strong> l’énergie sous forme <strong>de</strong> glucose cérébral.<br />

C’est peut-être pour cette raison qu’il est fatigant d’assister<br />

à <strong>de</strong>s émissions où les gens se coupent la parole en permanence.<br />

À chaque début <strong>de</strong> phrase, le cerveau préactive <strong>de</strong>s<br />

champs sémantiques qui coûtent <strong>de</strong> l’énergie, et à chaque<br />

interruption <strong>de</strong> parole, cet investissement est dilapidé et il faut<br />

repartir sur un nouveau début <strong>de</strong> phrase, sur une nouvelle<br />

anticipation. Difficile <strong>de</strong> supporter cela longtemps.<br />

Conclusion<br />

Couper la parole est un geste agressif pour plusieurs<br />

raisons : cela prive l’interlocuteur <strong>de</strong> son principal moyen<br />

d’exister, qui est la possibilité d’exprimer ses idées. Mais<br />

cela peut aussi apparaître comme une marque <strong>de</strong> mépris<br />

pour les auditeurs, dont le cerveau se projette automatiquement<br />

– même <strong>de</strong> façon inconsciente – dans la suite du<br />

discours et y investit <strong>de</strong> l’énergie neuronale. Couper ce<br />

travail d’anticipation est frustrant. D’où la nécessité d’user<br />

<strong>de</strong> l’interruption <strong>de</strong> parole avec modération, notamment<br />

dans les cas où le fait <strong>de</strong> suivre le propos <strong>de</strong>vient encore

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