jung-un-voyage-vers-soi
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
aussi de nombreuses conférences qui sont regroupées dans des ouvrages
inédits, comme le remarquable L’Homme à la découverte de son âme
(1943) et Problèmes de l’âme moderne (1960), édités par Roland Cahen.
Dans cette production abondante (dont la liste ici est loin d’être
exhaustive), j’aimerais souligner une autre thématique qui me tient
particulièrement à cœur : celle de l’éducation. Jung a eu cinq enfants et de
nombreux petits-enfants avec qui il a entretenu des liens affectifs forts, et il
s’est beaucoup intéressé, en tant que psychologue, à la question de
l’éducation. Il publie dans les années 1930 deux ouvrages sur les rêves
d’enfants et ses divers articles sur le sujet seront regroupés dans
Psychologie et éducation (1958). La thèse centrale qu’il défend, celle de
l’éducation de l’éducateur, est parfaitement résumée par le philo sophe
David Lucas : « L’œuvre de Carl Gustav Jung conduit à considérer que la
relation pédagogique ne met pas seulement en jeu des contenus ou des
consignes rationnelles, mais aussi une influence tenant à la sensibilité et à la
personnalité du pédagogue. L’éducation n’est alors plus de l’ordre du seul
discours, mais tient également aux dispositions psychiques de l’adulte. Or
ces dispositions échappent largement aux méthodes pédagogiques
programmées d’avance, et dépendent au contraire de ce que l’éducateur est
dans le plus intime de sa psychologie. Cette attention portée à l’équation
personnelle de l’adulte constitue une véritable révolution copernicienne de
la pédagogie, car si l’être de l’éducateur devient la principale détermination
de l’influence qu’il exerce sur l’enfance, ce sera tout d’abord lui qui devra
être éduqué 28 . »
Dans les toutes dernières années de sa vie, Jung met au point le plan
d’un ouvrage collectif destiné à présenter au grand public les clés
essentielles de sa pensée. À cet effet, il rédige un essai sur le symbole pour
le livre L’Homme et ses symboles, qui sera supervisé et publié après sa mort
par Marie-Louise von Franz. Mais surtout, il s’attelle, au printemps 1957, à