jung-un-voyage-vers-soi
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choisie : « Notre vie civilisée d’aujourd’hui exige une activité consciente
concentrée et orientée, ce qui constelle par suite le risque d’une coupure
radicale d’avec l’inconscient. Plus l’on veut s’éloigner de l’inconscient par
un fonctionnement orienté, plus on a de chances de se créer une contreposition
qui, lorsqu’elle fait irruption, peut avoir de fâcheuses
conséquences 16 . »
Afin de réduire cette coupure entre conscient et inconscient, Jung n’a
cessé de s’interroger sur la manière d’établir un dialogue entre les deux.
Nous avons vu précédemment que cela peut être le fruit d’une démarche
active qui permet d’éveiller la fonction transcendante. Celle-ci est donc au
cœur de la dialectique du moi et de l’inconscient et Jung a mis au point une
méthode introspective visant à suspendre le jugement conscient, afin de
favoriser l’émergence de contenus inconscients de la psyché. Cette
méthode, il se l’appliquera à lui-même pendant toute sa période de
confrontation avec son inconscient et l’élaboration du Livre rouge, mais il
l’enseignera aussi à nombre de ses patients, afin de les aider à développer
leur propre processus d’individuation. Il met toutefois en garde contre les
dangers que cela peut représenter et invite à une supervision par un
thérapeute. Car, une fois encore, il est nécessaire que le moi conscient ne
soit pas submergé par la puissance de l’inconscient sous peine de
dissociation psychique, dont la schizophrénie est la manifestation la plus
délétère et que Jung définit comme « un “abaissement du niveau mental”
caractérisé, qui, d’une part, supprime l’inhibition normale exercée par la
conscience et, par là, d’autre part, déclenche le libre jeu des dominantes
inconscientes 17 ». Pour la plupart des personnes, la cure analytique est donc
le cadre le plus approprié pour dégager les contenus de l’inconscient et les
intégrer à la conscience.
LA CURE ANALYTIQUE, LE TRANSFERT ET L’OMBRE