jung-un-voyage-vers-soi
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moyen de la contrition 22 . » La relation de confiance établie entre le
thérapeute et le patient permet à ce dernier de traverser son ombre, de
reconnaître et d’accepter ce qu’il porte de ténébreux en lui, et la seule chose
que le thérapeute puisse faire, explique Jung, c’est de l’accompagner sans
aucun jugement moral, avec amour, afin qu’il puisse s’aimer aussi luimême,
y compris dans sa dimension obscure : « L’amour qu’on porte à
l’homme le rend meilleur, la haine le rend pire, même quand on est soimême
cet homme 23 . » Je reviendrai plus bas (p. 274) sur cette question de
l’ombre.
Quelle que soit la méthode utilisée, il est essentiel pour Jung que soit
rétabli ce dialogue intérieur entre moi conscient et inconscient, tant
personnel que collectif, non seulement pour qu’on se réalise comme
individu complet, mais aussi pour qu’on soit mieux à même de dialoguer
avec les autres et de les comprendre dans leur différence. Car comment
pourrions-nous être à l’écoute des autres et en paix avec eux si nous
sommes incapables d’établir un dialogue et une harmonie entre les
différentes instances de notre psyché ? « Il est effrayant de voir combien
l’homme est peu capable de faire droit à l’argument de l’autre, bien que
cette capacité soit une condition fondamentale et indispensable de toute
communauté, écrit Jung. C’est une difficulté générale avec laquelle doit
compter tout individu qui projette semblable confrontation avec lui-même.
Pas plus qu’il ne laisse les autres s’exprimer, il ne reconnaît à “l’autre” en
lui le droit à l’existence. L’aptitude à l’objectivité extérieure se mesure à
l’aptitude au dialogue interne 24 . »
1. L’Homme à la découverte de son âme, Albin Michel, 1987, p. 55.
2. Michel Cazenave, « Avant-propos », in C. G. Jung, Commentaire sur le Mystère de la Fleur
d’Or, Albin Michel, 1994, p. 9.
3. L’Homme à la découverte de son âme, op. cit., p. 104.
4. Ibid., p. 71.