jung-un-voyage-vers-soi
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se donne comme un monde intermédiaire dont l’organe spécifique est celui
d’un corps subtil 2 . »
LA CONSCIENCE ET LE MOI
« Qu’est-ce que la conscience ? Être conscient, c’est percevoir et
reconnaître le monde extérieur ainsi que soi-même dans ses relations avec
ce monde extérieur 3 », écrit Jung. Au centre de la conscience, il y a ce
qu’on appelle le « moi ». Le moi est une sorte d’agrégat complexe de
sensations, de perceptions, d’affects, de pensées, de souvenirs. Jung
souligne l’importance des affects dans la perception que nous avons de
notre moi : c’est à travers nos émotions et nos sentiments que nous avons
conscience de nous-mêmes avec le plus d’acuité, et il émet l’hypothèse que
c’est à travers un affect que le petit enfant prend conscience de son moi
pour la première fois (c’est-à-dire qu’il existe indépendamment de sa mère).
Jung souligne aussi trois choses importantes à propos du moi et de la
conscience. Tout d’abord, la conscience est caractérisée par une certaine
étroitesse : elle ne peut étreindre simultanément qu’un petit nombre de
représentations. Ensuite, elle est très probablement localisée dans les
hémisphères cérébraux (ce qui n’est pas le cas selon lui pour l’inconscient).
Enfin, « la conscience individuelle, ou conscience du moi, est une conquête
tardive de l’évolution. Sa forme originelle est une simple conscience de
groupe 4 ». Dans sa longue histoire, l’être humain a mis des dizaines de
millénaires à se différencier en tant qu’individu séparé du groupe et il existe
toujours des peuples, souligne Jung, où la conscience individuelle n’a pas
encore émergé, de même qu’il y a des individus, au sein du monde
moderne, qui ont une très faible conscience d’eux-mêmes : « Nombreux
sont les êtres qui ne sont que partiellement conscients ; jusque parmi les
Européens fort civilisés se rencontrent un nombre important de sujets
anormalement inconscients, pour lesquels une grande partie de la vie
s’écoule de manière inconsciente 5 . » C’est justement ce constat qui inspire à