jung-un-voyage-vers-soi
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6.
Orient et alchimie
Après une décennie de confrontation avec son inconscient, Jung ressent au
début des années 1920 le besoin, cette fois, de s’ouvrir et de se confronter
au monde extérieur. Il multiplie les conférences et les séminaires en Europe
et aux États-Unis, effectue quelques grands voyages dans des pays non
occidentaux, découvre la philo sophie bouddhiste ainsi que la pensée
chinoise et l’alchimie taoïste puis médiévale, qui confirment certaines de
ses découvertes sur l’inconscient et lui ouvrent de nouvelles perspectives.
À LA DÉCOUVERTE DES AUTRES CULTURES DU MONDE
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, alors qu’il commence à
sortir de sa période de désorientation intérieure, Jung décide de découvrir
d’autres cultures que celle de l’Occident. Il se passionne déjà depuis de
nombreuses années pour les civilisations antiques, mais il souhaite
maintenant entrer en contact direct avec des hommes et des femmes qui
vivent ou pensent autrement que l’Européen ou l’Américain immergés dans
la rationalité logique et presque entièrement tournés vers le monde matériel.
Au printemps 1920, il se rend en Tunisie, via Alger. Pendant plusieurs
semaines, il visite Tunis, Sousse, puis se rend à dos de mulet dans les oasis
du sud, notamment à Tozeur. Il est profondément touché par ces flots
d’odeurs et de couleurs nouvelles, comme par cette sensation, si douce et si
éloignée de ses habitudes européennes, du temps qui ralentit. Il se laisse
vivre dans le moment présent, savoure chaque découverte, chaque menu
plaisir et a le sentiment de retrouver le temps de son enfance. Il observe la
société musulmane, qui lui semble fondée sur l’éros, principe affectif de