jung-un-voyage-vers-soi
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Le mot « symbole » provient du grec symbolon, dérivé du verbe
symballein signifiant « assembler », « mettre ensemble », « réunir ». Un
symbole peut être un mot, une image, un objet, un être vivant, un
événement, une couleur ou bien encore une pensée qui représente « quelque
chose » d’autre, par association, ressemblance ou convention et qui, donc,
est « au-delà ». Ce « quelque chose » devient symbole lorsqu’il y a
projection de l’imaginaire sur le réel, mais aussi à partir du moment où son
sens premier et immédiat est dévié et interprété d’une manière différente
par un individu ou un collectif. Un symbole se dévoile toujours dans le
regard d’un tiers qui va l’identifier. Il contient une charge émotionnelle
particulière propre à ce dernier et se reconnaît à cela. Non généralisable, il a
donc une valeur subjective et forcément unique, alors même qu’il est doté
de sens multiples et inépuisables. Par exemple, le drapeau d’une nation est
un symbole qui revêt un sens particulier pour celle-ci.
Tel que Jung le conçoit, le concept de symbole n’a rien de commun
avec la notion de signe : en permettant d’élargir le sens, le symbole renvoie
à une autre réalité que lui-même. Relevant de l’abstraction, il implique
quelque chose de vague, d’inconnu, de mystérieux, voire de caché pour
l’individu. Image visible de l’invisible, le symbole représente un concept ou
une idée que l’individu ne peut définir ou comprendre pleinement par sa
raison mais qui parle à son inconscient. En somme, le symbole est une
représentation qui fait sens. La religion, la philo sophie, l’alchimie utilisent
les symboles, l’art également. Comme nous le verrons, ils apparaissent dans
les rêves, les synchronicités, les imaginations actives (que l’on pourrait
comparer à des méditations guidées) et les rituels.
Quel rôle jouent les symboles ? Langage d’images et d’émotions, ils
donnent de la valeur aux mots, aux objets et aux personnes. Il faut tenir
compte de leur valeur affective et donc de leur réalité bien vivante dans la
psyché de l’individu qui les contacte. L’être humain est un grand créateur de
symboles, car l’utilisation de ses sens et de sa raison limite sa perception du