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jung-un-voyage-vers-soi

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correspondance entre sa pensée et celle de la sagesse bouddhiste, il rappelle

aussi ce que cette sagesse lui apporte pour une compréhension encore

meilleure et plus vaste de l’être humain. Ainsi écrit-il : « Depuis l’année de

sa parution, le Bardo-Thödol a été pour moi en quelque sorte un fidèle

compagnon auquel je dois non seulement de nombreuses suggestions et

découvertes, mais encore des idées tout à fait essentielles. À la différence

du Livre des morts égyptien, dont on ne peut dire que trop peu, ou alors trop

de choses, le Bardo-Thödol contient une philo sophie humainement

compréhensible et parle à l’homme, non à des dieux ou des primitifs. Sa

philo sophie est la quintessence de la critique psychologique bouddhiste et

en tant que telle d’une supériorité que l’on peut qualifier d’inouïe 11 . »

ORIENT ET OCCIDENT

Jung avance que la psyché orientale est de nature beaucoup plus

introvertie qu’extravertie, à l’opposé de la psyché occidentale, davantage

tournée vers le monde extérieur. Cela se traduit en Orient par une

spiritualité de l’« auto-délivrance » et en Occident chrétien par une foi dans

le salut par la grâce divine extérieure ou les sacrements de l’Église. « Tandis

que l’Occidental veut parachever le sens du monde, l’Oriental s’efforce

d’accomplir ce sens en l’homme, écrit-il. […] Le premier projette le sens,

c’est-à-dire le suppose dans les objets ; le second le sent en lui-même. Or le

sens est aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur 12 . » Jung souligne aussi que,

dans les deux cas, l’être humain est porté par une soif de conquête et de

domination : exploration et domination de soi en Orient, exploration et

domination du monde en Occident. « La tendance extravertie de l’Occident

et la tendance introvertie de l’Orient ont un but commun de grande

importance ; l’une et l’autre font des efforts désespérés pour vaincre le

caractère purement naturel de la vie. C’est l’affirmation de l’esprit en face

de la matière, l’opus contra naturam, un symptôme du caractère juvénile de

l’homme qui prend toujours plaisir à se servir de l’arme la plus puissante

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