jung-un-voyage-vers-soi
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désigne une partie de la personnalité inconsciente, mais pas la totalité. Elle
procède autant de l’inconscient personnel que de l’inconscient collectif,
auquel cas elle s’apparente alors à un archétype. C’est le cas, par exemple,
de celui de la sorcière qui cristallise la haine de la femme à travers contes et
légendes.
Plus nous ferons remonter à la conscience les aspects obscurs de notre
personnalité, plus ces derniers seront faciles à corriger. Rendre l’ombre
consciente est une étape incontournable du processus d’individuation. La
négliger, la refouler ou encore la confondre avec le moi peut conduire à de
dangereuses dissociations, prévient Jung. Mais nul ne peut reconnaître les
aspects noirs de sa personnalité et surmonter l’ombre sans un déploiement
considérable de force morale. La douleur que représente ce moment de
l’analyse ne serait qu’intensifiée par la fuite, ce qui compromettrait le
processus d’individuation.
Apercevoir son ombre, c’est identifier ses défauts ou ses tendances
inavouables, ceux que l’on voit très facilement chez les autres, mais que
l’on refuse de reconnaître chez soi : l’égoïsme, l’avarice, la paresse, la
lâcheté, l’indifférence, le manque de compassion, la tendance à être esclave
des biens matériels, à être dans le déni, à mentir, etc. Le meilleur indice de
la présence de l’ombre à l’intérieur de soi est la colère qu’une remontrance
faite par un proche est susceptible de susciter en nous. Une autre façon de
repérer l’ombre en nous-mêmes est de nous mettre à l’écoute des messages
de nos rêves, ou encore de nos réactions à une situation ou à un événement
qui vient nous perturber. L’ombre peut se déceler dans l’omission, tout
comme dans l’acte impulsif. Par exemple, une remarque blessante ou une
mauvaise action sont faites sans être souhaitées consciemment. En outre,
l’ombre est extrêmement contagieuse : elle se répand facilement par l’effet
de groupe. « Tout le monde en fait autant, alors pourquoi pas moi ! » C’est
ainsi que, par mimétisme, les actes de malveillance et d’incivisme (critiquer
son voisin, ne pas trier ses poubelles, etc.) se répètent et le mal se propage.