Pas de bavards à la Muette

organisation, ne peuvent pas en avoir de mauvaises…
Hum… En ce qui concerne vos bijoux, on ne les a
retrouvés ni dans la chambre de Bénech, à l’hôtel ni dans
votre propriété de la rue Berton… Ça me surprendrait
qu’il soit allé les entreposer là, dans une cachette,
quoiqu’on ne sache jamais, mais franchement, il a dû
plutôt les repasser à des complices, ceux de l’équipe
outillée pour écouler le butin. Je crois savoir où
m’adresser pour dénicher un début de piste. Je ne
garantis pas, toutefois, que ce début de piste me conduise
à vos bijoux. À ce sujet, je voulais vous demander – c’est
le but de ma visite – si je suis toujours à votre service ?
— Certainement…
Le ton manquait de conviction. Il était incontestable
qu’à présent, les bijoux passaient un peu au second plan :
— … Faites pour le mieux, ajouta-t-elle.
— J’essaierai. En attendant…
Je produisis la broche en forme de cœur, ramassée
sous la commode, dans le pavillon tragique de la rue
Berton :
— … J’aimerais que vous examiniez ceci, dis-je, en lui
tendant l’objet.
Elle le prit, sursauta et bégaya :
— Mais… on dirait… mais… c’est ma broche ! Comm…
où l’avez-vous trouvée ?
Je le lui dis, puis :
— C’est bien votre broche ?
— Mais oui.
— Regardez mieux.
Ce fut moi, et non la broche, qu’elle gratifia d’un long