Pas de bavards à la Muette

CHAPITRE IX
LES PETITS ENTRETIENS SONT LES
CADEAUX DE L’AMITIÉ
Je me levai à dix heures. À onze, je descendis me
procurer les journaux et remontai les lire dans ma
chambre. La première édition du Crépu relatait
l’assassinat de l’avenue Kléber.
Le larbin de Rosembaum, qui logeait au sixième étage,
dans le même immeuble que son singe, avait découvert le
drame en venant prendre son service à sept heures.
D’après les diverses constatations auxquelles elle s’était
livrée, la police estimait que Rosembaum avait été victime
d’inconnus introduits par lui-même dans la place.
(Absence de traces d’effraction, etc.) À un moment, il y
avait eu lutte ; Rosembaum était tombé sur le coin du
bureau où il s’était heurté violemment la tempe (on avait
trouvé du sang et quelques tifs sur l’angle du meuble). Il
avait ensuite reçu un coup d’un coupe-papier lui
appartenant. L’emploi de cette arme improvisée ne
pouvait fournir aucune indication sur la qualité des
compagnons du joaillier. Il pouvait simplement exclure la
préméditation. Selon toutes probabilités, ç’avait été là
l’issue imprévue d’une discussion tournant au vinaigre.
On ne s’expliquait pas la présence d’un revolver,
propriété de la victime, en état de fonctionnement, mais
n’ayant jamais servi, auprès du cadavre. On ne
s’expliquait pas non plus, certainement, beaucoup