Pas de bavards à la Muette

CHAPITRE XII
LE DERNIER MOT
Je levai les bras. Je parvins à dire :
— Ça ne te conduira pas loin, tout ça. Ou trop loin pour
que tu puisses en revenir.
— Elle est morte, rauqua le jeune homme. Elle s’est
pendue à un arbre du Bois. C’est votre faute. Je vais vous
tuer.
— Tire donc ! Depuis que tu as buté Bénech, tu dois
avoir l’habitude. Tire donc !
Il tira. Je plongeai. La balle passa en sifflant au-dessus
de ma tête. Il n’était pas si bon tireur que ça. La balle en
plein palpitant de Bénech, c’était un coup de pot. Ils
avaient toujours eu plutôt du pot, dans cette famille. Mais,
maintenant, la chance tournait. D’autres détonations
éveillèrent les échos et ça recommença à puer la cordite,
dans la pièce. Au moment où je me redressais, un type
bondit par-dessus moi, venant de l’escalier, et il me fila un
involontaire coup de targette sur le cassis. Je replongeai,
le tarin dans les poils du tapis. Un second zigoto
m’enjamba. Auteuil. Steeple-chase. C’est moi que je suis
la rivière des tribunes. Mais mouillé à l’intérieur
seulement. Lorsque je relevai la tête, ils se bagarraient.
Mais le jeune homme fut rapidement réduit à
l’impuissance. Cependant qu’un des deux nouveaux venus
le maintenait, l’inspecteur Fabre vint se camper devant
moi :