Pas de bavards à la Muette

d’examiner l’affaire sous tous ses angles. Par acquit de
conscience, car il ne fallait pas se leurrer : il n’y aurait rien
pour moi, de ce côté.
Depuis ma sortie du pajot, il avait fait beau, mais
maintenant le ciel se couvrait, annonçant un peu de flotte
pour bientôt. Je rentrai à l’hôtel me munir de l’imper
apporté par Hélène. Et puis, je voulais téléphoner à
Florimond Faroux, et je serais plus tranquille à faire ça de
ma chambre que d’une cabine publique. Lorsque j’arrivai
à l’hôtel, le patron écoutait la radio : Ce jeune homme m’a
dit que ça passerait à sept heures et demie, fit-il. Ça va
être à nous. Ils ont annoncé le reportage. Vous voulez
vous entendre ? Paraît qu’on ne reconnaît pas sa voix.
— Et maintenant, les faits du jour, prononça une voix
sortant du poste. Maurice Lemay, je crois que vous avez
réalisé un reportage assez intéressant sur le crime de la
rue Berton ?
— Oui, Maurice Siégel, répondit le nommé Lemay,
également Maurice. J’ai interviewé le détective privé
Nestor Burma.
— Eh bien, passons ce reportage.
— Je suis, commença la voix un peu plus sourde du
jeune journaliste, dans le bureau de l’Hôtel de
l’Assomption, rue de Boulainvilliers. À cet hôtel, où
demeurait le chauffeur de grande maison Yves Bénech
qui… », etc.
« … demeure également le fameux détective privé,
détective de choc, Nestor Burma. Je suis devant le
propriétaire de l’établissement, M. Champloit. Monsieur
Champloit, s’il vous plaît, voudriez-vous… »