Pas de bavards à la Muette

de ma femme… la famille de ma femme, prise dans
l’ensemble ou membre par membre, est également
charmante et très intéressante… cet homme que la nièce
de ma femme a tué. Je me moque de ce qui peut arriver à
ma femme, à son… à sa nièce, et à toute sa maudite
famille. Ça ne me touche pas, mais je tenais à vous dire…
je voulais vous avertir sérieusement…
Il marqua un temps et lorsqu’il reprit son discours ce
fut d’une voix presque malheureuse :
— … Je porte un nom sans tache. Je l’ai sottement
compromis en le donnant à cette femme, en tous points
indigne de le porter. Et peut-être n’ai-je que ce que je
mérite. Ça ne vous regarde pas. Mais je tiens à vous dire :
ce nom est déjà suffisamment éclaboussé par ce scandale.
N’y ajoutez pas. Sinon, je vous briserai.
Je secouai la tête :
— Je ne relèverai pas plus vos menaces que vos
insultes, monsieur, fis-je, d’un ton ferme. Permettez-moi
seulement de vous faire observer qu’il aurait été plus
simple de me dire ce que vous venez de me dire, tout de
suite et sans monter sur vos grands chevaux. De quoi
s’agit-il, en effet ? De ne pas ajouter au scandale qui vous
atteint par ricochet. Votre souci est légitime. Mais où
prenez-vous que je veuille y ajouter ?
— Les détectives privés…
— Je ne vais pas discuter. Les détectives privés sont ce
qu’ils sont. Ce qu’ils ne sont pas, c’est ce que vous vous
imaginez qu’ils sont. Vous n’êtes pas obligé de me croire,
mais je m’en fous. Il n’y a aucune raison que votre nom
soit traîné dans la boue. Les journaux n’ont imprimé que