Pas de bavards à la Muette

l’opération, mais n’en tire sur-le-champ aucune
conclusion fâcheuse pour elle. Je crois ses propos. Mais je
lui parle de sa nièce, la mets au courant du coup de
téléphone d’un voyou prétendant que sa nièce est
innocente… Elle comprend alors que je vais m’accrocher,
que je découvrirai tout… En voulant sauver son fils, elle a
aggravé le cas de tout le monde… C’est pourquoi elle s’est
suicidée.
— On vérifiera, dit simplement Faroux.
— Quand je pense, soupirai-je, qu’ils sont tous morts
pour des haricots.
— Des haricots ? Si le trésor existe…
— Je crois qu’il existe, mais ce n’est pas la possession
de la fameuse broche, la vraie, qui y conduira.
Réfléchissez, Florimond. Réfléchissez mieux que ces
truands, aveuglés, eux aussi, par la cupidité. Pour
exécuter une copie parfaite de la broche, Rosembaum a
dû ouvrir le modèle.
— Bon Dieu ! Et il aurait…
— Pourquoi pas ! C’était du fric nazi. Il l’a considéré
comme prise de guerre.
*
* *
Quelques jours plus tard, le jeune homme fit des
aveux, confirmant une partie de ma théorie. Au bout de
plusieurs semaines, les flics alpaguèrent l’ancien pote de
Maulin et un souteneur du nom de Charalon. Ils en
confirmèrent une autre partie. Faroux m’apprit aussi que
Suzanne devait effectivement, à sa majorité, hériter d’une
importante fortune, qui serait revenue à Mme Ailot, en