26.06.2013 Views

Pas de bavards à la Muette

Pas de bavards à la Muette

Pas de bavards à la Muette

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>à</strong> l’appui, il y aura <strong>de</strong> telles charges contre elle qu’elle ne<br />

s’en sortira pas. M’est avis qu’<strong>à</strong> ce moment cupidité et<br />

amour maternel monstrueux aveuglent ma cliente, et que<br />

si elle réfléchissait… mais elle agit comme je dis, parce que<br />

c’est dans sa nature : elle saute sur les occasions, sans se<br />

préoccuper <strong>de</strong> leur qualité. Nous arrivons ici. André est l<strong>à</strong>,<br />

avec Suzanne dans le cirage, qui attend. Entre-temps, il<br />

s’est ménagé un vague alibi. Il est revenu rue du<br />

Rane<strong>la</strong>gh se faire surprendre par moi, intentionnellement,<br />

en train d’écouter aux portes. Avec une voiture, ces aller<br />

et retour sont faciles. Dès qu’il nous entend approcher, il<br />

agit. On a passé <strong>à</strong> Suzanne pour accréditer une possible<br />

hypothèse d’orgie – le vêtement <strong>de</strong> travail d’une<br />

tapineuse, qu’André <strong>de</strong>vait conserver dans <strong>la</strong> pen<strong>de</strong>rie.<br />

Elle est auprès du divan, <strong>de</strong>bout mais inconsciente, le<br />

revolver qui a servi <strong>à</strong> tuer Bénech <strong>à</strong> <strong>la</strong> main. Bénech est l<strong>à</strong><br />

aussi, sur une chaise. André tire <strong>à</strong> lui le tapis. Le corps<br />

s’écroule. Suzanne pousse un cri. André appuie sur <strong>la</strong><br />

détente et se débine par <strong>la</strong> fenêtre du cabinet <strong>de</strong> toilette.<br />

Je me précipite, revolver au poing. Pendant ce temps,<br />

André s’éloigne définitivement. Et je surgis <strong>de</strong>vant<br />

Suzanne, terrifiée. Il se passe alors quelque chose<br />

d’inespéré, que les criminels n’avaient pas prévu. Soit<br />

peur atroce provoquée par ma brusque irruption, soit les<br />

nerfs, Suzanne tire un nouveau coup <strong>de</strong> feu, qu’on peut<br />

me croire <strong>de</strong>stiné. Mon témoignage est désormais acquis.<br />

Je sortis <strong>de</strong> ma poche le projectile trouvé dans le<br />

dossier du fauteuil et le tendis <strong>à</strong> Faroux.<br />

— Je n’ai pas entendu le coup <strong>de</strong> feu qui a tué Bénech,<br />

parce que je n’étais pas l<strong>à</strong>. Et <strong>la</strong> douille éjectée après ce

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!