Pas de bavards à la Muette

le commissaire. Comment avez-vous fait le
rapprochement entre votre visiteur de l’autre nuit et
l’agresseur de l’avenue Henri-Martin ?
— Je n’ai fait aucun rapprochement. Je suis tombé
dessus par hasard. C’est-à-dire grâce à vous… J’ai voulu
employer votre méthode : étudier rétrospectivement les
faits divers de l’arrondissement. Vous pourrez vérifier si
rue Jasmin, rue Nicolo, rue Scheffer, avenue Foch, etc.,
nous n’y sommes pas allés fouiner, Hélène, Zavatter ou
moi.
Faroux garda un instant le silence, puis :
— Je vous crois, dit-il. Mais rien de tout cela ne nous
mène très loin. Et cet amas de ramifications ne me dit rien
qui vaille. C’était un truc sans bavures, paraît-il.
— Tout s’éclaircira quand vous aurez alpagué le judoka.
Personnellement, je ne compte pas sur autre chose pour
retrouver les bijoux de ma cliente. Alors, vous voyez, je
suis encore plus découragé que vous. Mais quand
Lasserre sera au bloc… Maintenant, ce n’est plus une
ombre pourvue d’une moustache à la Chariot. Vous l’avez
identifié, vous devez connaître ses copains, etc.
— Tout s’éclaircira surtout quand cette fille, Suzanne,
sera en état de parler.
— Comment va-t-elle ? demandai-je.
— Toujours pareil. Pas encore d’attaque pour être
livrée aux nôtres. Et pour nous faciliter le boulot, j’ai
appris qu’un avocat coriace est chargé de ses intérêts.
— Un avocat coriace ?
— Coriace, talentueux, bagarreur et tout.
— Qui donc ?