Pas de bavards à la Muette

profession ? Flic privé, ça ne vous dit rien ?
Le vernis se mit à craquer :
— C’est moi, qui y dis quelque chose. Les flics privés, je
les…
— Le dernier qui m’a dit ça est mort quelques heures
après.
— Vous êtes donc si méchant, monsieur ?
— Pas du tout, mais j’ai le Diable dans ma manche. Je
n’ai pas tué le type en question, mais il est mort tout de
même. Il s’agit de Bénech, si ce nom vous dit quelque
chose.
Il cracha :
— Un fameux crétin, celui-là, sauf le respect qu’on doit
aux morts.
— On devrait aller en discuter quelque part, suggéraije.
Ici, on finirait pas faire jaser et, dans le bistrot, il y a
trop de monde. J’ai ma voiture.
Il grogna, parut réfléchir, puis :
— Je crois que le seul moyen de se débarrasser de
vous, c’est d’employer un instrument contondant, n’estce
pas ?
— Même ça, ça ne réussit pas toujours.
— Bien. Je n’avais pas l’intention de vous assommer,
ricana-t-il. Ce n’est pas mon genre. Je travaille plutôt
dans le doux, moi.
— Je sais. Le doux et le feutré, la soie et le satin, les
draps luxueux et les fanfreluches.
— Hum…
— On y va ?
— Bien. Allons-y. J’ignore ce que vous voulez et je m’en