Pas de bavards à la Muette

la bombe atomique contre eux. Impossible d’en venir à
bout autrement. Je ne me méfiais pas de ce type, moi,
gracile comme une pucelle. Je croyais pouvoir le réduire
en moins de deux. Et qui aurait pensé que ses pognes de
fillette… Me transformant en fusée interplanétaire, il me
fit décrire dans l’espace un valdingue des plus choucards
et comme c’était un verni, dans son genre, mon crâne
atterrit sur un montant du plumard. Au cours du voyage,
j’avais réussi quand même à sortir mon soufflant, mais le
pseudo-journaliste brisa dans l’œuf mes intentions
artificières. D’une seconde prise maison, clef ou ciseau,
j’ignore comment ces empaquetés appellent ça, il fit valser
mon engin. Et puis il tira le sien, ou se servit du mien, ou
ramassa autre chose, je ne veux pas le savoir, mais ce que
je sais c’est que, revenant aux procédés traditionnels en
honneur dans la bigorne de rues, la lutte à tout casser, il
me fila une de ces pêches derrière le cigare ! Et il grognait
quelque chose comme :
— Excuse-moi, mon pote. J’étais venu dans de bonnes
intentions.
Voilà comment qu’ils sont, les truands de Passy.
Régence. S’excusant de la liberté grande. Et d’un snob,
avec leurs méthodes d’importation ! Excusez-moi, j’étais
venu dans de bonnes intentions. Encore heureux, parce
qu’alors…
Je le sentis qui plongeait sa main délicate dans ma
poche pour y prendre la clef. Je laissai faire, incapable
d’opposer la moindre résistance, d’esquisser le plus petit
mouvement. On se retrouverait certainement. Du moins,
je l’espérais. Dans d’autres conditions, de préférence.