Pas de bavards à la Muette

cinglée, droguée, etc. Cette môme, à l’époque où Masuy
exerçait son activité, devait « avoir douze piges. Ces
ramifications ne sont troublantes que si on veut les
rattacher toutes au même truc. C’est votre manie, je le
sais, et avec elle, vous ne feriez pas de vieux os, à la
Boîte…
— Je ne songeais à rien de semblable, protestai-je. Je
discutais, simplement.
— Ouais. En partant de la Révolution française. Non,
mon vieux. Masuy n’a rien à voir là-dedans. Je parle de
l’affaire de la rue Berton. Il a été fusillé en 1947. Qu’il
repose en paix. Certes, si nous mettons la main sur
Lasserre et l’autre gestapo de chambre…
— Qui s’appelle ?
— Holmer, Lavérune, Lavédrine ou Beccard. On n’a
jamais su son nom exact. Ça vous dit quelque chose ?
— Rien du tout.
— Donc, quand nous tiendrons Lasserre nous lui
demanderons des comptes sur l’avenue Henri-Martin et
le meurtre de Rosembaum, mais, croyez-moi, l’affaire de
la rue Berton sera liquidée sans qu’apparaisse leur
participation. Il doit y avoir plusieurs affaires, voilà ce que
je pense. Maintenant, comme ils ont tué Rosembaum, que
Rosembaum et des bijoux, c’est tout un, et que vous êtes
sur une affaire de bijoux, il y a peut-être quelque chose
pour vous, là-dedans, mais les bijoux fauchés à Mme Ailot
par son chauffeur, c’est votre rayon. Mme Ailot n’a pas
officiellement porté plainte.
— Oui, oui…
Nous restâmes un moment silencieux.