Pas de bavards à la Muette

encarts que le loufiat me fournit sur lui n’auraient pas
débordé du soutien-gorge de Gina Lollobrigida. Fichtre
non. J’appris seulement qu’il s’appelait René. M. René. Ça
ou rien, c’était du kif. Bon. On reviendrait. Après le gros
chauve, à nous les femmes nues ! J’aurais peut-être plus
de succès auprès d’une femme nue. Je le souhaitais.
J’aimais mieux avoir plus de succès auprès d’une femme
nue qu’auprès d’un gros chauve. Je suis encore vieux jeu,
moi, sous certains rapports.
Par l’avenue Mozart, je m’acheminai vers la rue
Jasmin, au nom si joli. Trouver de quelle maison de cette
rue était tombée, la semaine précédente, une femme
entièrement dévêtue et le nom de cette femme fut facile.
J’avais beau dire, ce n’est quand même pas tous les jours
qu’on découvre une femme nue sur le trottoir, même rue
Jasmin. La première concierge à qui je m’adressai me
fournit tous les tuyaux souhaitables. Il s’agissait de
Mme Klette, une bien belle dame, trente ans, sujette à des
crises de somnambulisme. Une de ces crises s’était mal
terminée et voilà. Je tiquai. J’avais entendu dire que les
somnambules sont plutôt adroits et que si on ne les
réveille pas, si on n’intervient pas trop brutalement, ils
regagnent plus ou moins vite leur plumard sans anicroche
grave. J’avais entendu dire ça, oui, mais j’eus tout de
même l’impression que je faisais fausse route. Je me
laissais entraîner par mon imagination ; j’avais trop
tendance à tout fourrer dans le même sac. Et cette fois,
Florimond Faroux en était cause… En quittant la
concierge, je me dis que je mettrais, toutefois, Roger
Zavatter, un de mes agents, là-dessus, avec mission