Pas de bavards à la Muette

place dans ma Dugat. Tiens, nous ne sommes pas loin de
l’avenue Henri-Martin. Nous allons contrôler si Zavatter
s’acquitte consciencieusement des tâches qu’on lui confie.
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* *
Avenue Henri-Martin, majestueuse avec sa quadruple
rangée d’arbres, il n’y avait pas une place de libre le long
des trottoirs. Je roulai presque jusqu’à la place de la
Porte-de-La Muette pour trouver de quoi caser ma
tinette. Nous remontâmes vers le 101, sans nous presser,
appréciant comme il convenait le calme qui régnait dans
les imposantes maisons, précédées d’un jardinet, qui
bordent cette aristocratique artère.
— C’est marrant, dis-je. Avenue Henri-Martin, ça me
dit quelque chose.
— Vous y avez peut-être vécu au cours d’une existence
antérieure, suggéra Hélène.
— C’est ça. Payez-vous ma tirelire. Non, vraiment, ça
me dit quelque chose.
— Ce qui serait étonnant, c’est que ça ne vous dise rien.
Faroux a cité l’avenue Henri-Martin. Vous en avez répété
plusieurs fois le nom à moi-même, je vous l’ai dit et redit.
À la longue, ça vous crétinise.
— Crétinise ? Vous devez avoir raison. Tenez, ma
poule…
Je lui saisis le bras :
— … Ça aussi, ça me dit quelque chose. Regardez cette
bagnole !
Nous n’étions plus très loin du boulevard Jules-
Sandeau, dont le 101 de l’avenue Henri-Martin, je le