Pas de bavards à la Muette

perles fausses. Il passe en revue les coupables possibles. Il
pense au fils, dont il doit connaître les relations douteuses.
Et il doit décider de tirer parti de tout cela. Comment ?
Que mijote-t-il ? Je n’en sais rien et il ne nous le dira pas.
Il est mort. Mais, enfin, il sort et je le suis. Il sort, soit
pour réfléchir, soit pour prendre contact immédiatement
avec le fils. Je colle après lui. Il se débarrasse de moi. Et il
rapplique ici, rue Berton. Pourquoi ici ? Ici, c’est un nid
d’amour…
— Qu’il partage avec Suzanne ? demanda Faroux.
— C’est le nid d’amour, la garçonnière où le jeune
homme reçoit ses tapineuses. Et ça, Bénech ne l’ignore
pas. Si, des fois, le jeune homme était là ? Il y est. Mais
pas seul. Il y est rarement seul, mais cette nuit-là, il n’y a
pas que la tapineuse, avec lui. Il y a aussi des hommes,
des mecs froids et résolus, des gars qui ne sont pas
contents parce qu’ils se sont aperçus que les bijoux
qu’André leur a remis sont faux et que ce sont les vrais
qui les intéressent, surtout la broche en forme de cœur, à
cause du document qu’elle contient et qui, bien entendu,
ne se trouve pas dans la réplique en toc. Ils ont apporté
cette réplique à l’appui de leurs dires. Ou le lot complet,
on verra plus tard. Au cours du remue-ménage dont cette
pièce va être le théâtre, cette réplique roulera sous la
commode où je la ramasserai. Revenons à Bénech. Il
surprend l’étrange réunion. Il est surpris à son tour. Que
se passe-t-il ? Il se croyait fortiche. Il a peut-être voulu se
montrer plus fortiche encore. Il en meurt. André, aussi,
doit vouloir jouer les fortiches ou se concilier ces hommes
qui menacent de devenir peu’ tendres avec lui. Il tue ou