Pas de bavards à la Muette

— Et alors ? C’était un truc sans bavures, hein ?
— Si c’est pour vous entendre parler comme Faroux,
autant avoir affaire à lui. Prévenez-le et dites-lui de venir
nous rejoindre, que je vous explique.
— C’est lui qui va nous expliquer… (Il désigna le jeune
homme…) Ce n’est pas une petite fille comme Suzanne,
lui.
— Oh ! c’est le même genre de pauvre mec. Appelez
Faroux, répétai-je.
— Soit. Va téléphoner au patron, dit-il à son collègue.
En attendant le commissaire, j’appris comment les
deux flics étaient tombés du ciel. La police avait eu vent
des relations douteuses d’André. Pas seulement les
tapineuses, mais leurs barbeaux. Alors, à tout hasard, ils
avaient établi autour de lui une surveillance permanente.
Les flics m’avaient vu sortir de la maison de la rue du
Ranelagh. Ils avaient vu André me prendre en fîloche. Ils
avaient suivi le mouvement. Et aux coups de flingue, ils
étaient accourus. J’appris aussi que mon ex-cliente, qui
avait brillamment tenu le coup jusque-là, avait
brusquement perdu les pédales et s’était suicidée dans
l’après-midi. Je comprenais les bouilles d’enterrement
arborées rue du Ranelagh et l’apostrophe du jeune
homme.
Bientôt, Florimond Faroux fut là. Je le priai de ne pas
se mettre à hurler que c’était un truc sans bavures. Les
bavures, il en subsistait encore pas mal, mais j’allais faire
en sorte d’en diminuer le nombre. Et je commençai :
— Il y aura de nombreuses vérifications à effectuer,
mais voici, selon moi, comment tous les événements de