Pas de bavards à la Muette

Nous allâmes déjeuner ensemble et, au cours du repas,
elle me communiqua le palmarès délicto-criminel de
l’arrondissement, fruit de ses recherches dans la collection
d u Crépu. Les vols ou disparitions de bijoux
m’intéressaient plus particulièrement, mais on n’en
signalait qu’un, avenue Foch. À part ça, il y avait le lot
habituel de cambriolages ou tentatives, un lot assez
maigre. Rue Scheffer, avenue Henri-Martin – Faroux en
avait parlé –, rue Nicolo… La mort par défenestration de
la femme nue de la rue Jasmin était mentionnée pour
mémoire.
— Je crains bien de vous avoir fait travailler pour la
peau, ma choute, dis-je. Je doute qu’aucun de ces faits
divers ait un rapport avec ce qui m’occupe. Mais, ma foi !
puisque c’est commencé, allons jusqu’au bout. On ne sait
jamais. D’ailleurs, c’est un boulot qui sera vite expédié si
vous, Zavatter et moi nous partageons la besogne. J’ai vu
la femme nue de la rue Jasmin — enfin, façon de parler –
et je ne crois pas qu’il y ait quoi que ce soit pour moi, de ce
côté, mais que Zavatter examine cela de près tout de
même. Moi, cet après-midi, je me charge du vol de bijoux
de l’avenue Foch. Un vol de bijoux, c’est encore ce qui se
rapproche le plus de mon actuelle mission…
Nous nous séparâmes et je m’en fus avenue Foch.
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La personne à qui, avenue Foch, on avait fauché une
collection de brimborions valant plusieurs millions comme
un sou, s’appelait Mme Ghislaine de Choban de Tourettes
– joli nom à chevillettes, et il paraît que la bobinette allait