Pas de bavards à la Muette

mes bijoux dans le bas de l’horloge.
Je m’approchai de l’horloge au balancier immobile
depuis des ans. Le coffre était bien tel que venait de me le
décrire Mme Ailot. Ce n’était pas une cachette bien
subtile, mais ce sont généralement les cachettes les moins
subtiles les meilleures. C’était quand même
extraordinaire que les flics… Eh bien, quoi, les flics ? Ils
avaient un cadavre et une meurtrière pour s’amuser. Ils
ne cherchaient pas des bijoux, eux. Moi-même, qui avais
été embauché pour chercher les bijoux, avais-je
seulement eu l’idée d’ouvrir ce coffre ?
— Eh bien, dis-je, avec lassitude, je crois que ma
mission est terminée, n’est-ce pas ? J’espère que
personne, jamais, ne vantera devant vous la virtuosité de
Nestor Burma. Je n’ai pas cassé trois pattes à un canard.
Elle ne répondit pas. Je revins aux colifichets.
— Nous devrions passer dans la pièce voisine. La
lumière est meilleure, dis-je.
— Dans… cette affreuse pièce, balbutia-t-elle.
— Oh ! c’est une pièce comme une autre, maintenant.
Je repliai les papiers d’emballage et emportai le paquet
dans la chambre du crime. Mme Ailot me suivit
docilement. Elle s’assit dans un des fauteuils. Je déposai le
paquet sur la table massive et examinai une à une les
pièces qu’il contenait :
— Tout y est ? demandai-je.
— Oui.
— Il peut y être. Pour ce que ça vaut.
— Comment ?
— Je ne suis pas expert, mais je ne crois pas me